mardi 2 février 2016

Bapaume : « évadé » de la prison depuis un an, il est dénoncé par... son propre frère !

On peut toujours compter sur sa famille. Enfin, c’est ce qu’on dit. Thierry Janotta, 30 ans, vous dira sûrement le contraire.


Le 26 janvier 2015, le détenu en permission de sortie s’était présenté devant le centre de détention de Bapaume, avant de tourner les talons. PHOTO PASCAL BONNIERE

PHOTOPQR/VOIX DU NORD

Incarcéré depuis 2009 à la suite d’une condamnation en cour d’assises pour viol en réunion, l’homme purgeait sa peine au centre de détention de Bapaume après un passage par Maubeuge. Il avait profité d’une permission de sortie de quelques heures pour disparaître. C’était sans compter sur son propre frère, qui l’a dénoncé.

Le 26 janvier 2015, Thierry Janotta avait bénéficié d’une permission de sortie exceptionnelle, prévue de 10 h 30 à 17 h 30, pour des démarches. Sauf qu’à 17 h 30, personne n’est revenu. Un mandat d’arrêt a alors été décerné. Pendant un an, l’homme est resté introuvable. Il faut dire que la police de Maubeuge, sévèrement taclée par le tribunal d’Arras ce lundi, n’aurait pas beaucoup cherché non plus.

L’ « évadé », après avoir dormi à droite à gauche, vivait en famille à Jeumont (Nord), près de la frontière belge. Il ne se cachait pas particulièrement, rendait visite à des proches, à ses nièces et neveux. Jusqu’à ce qu’à la suite d’une dispute, son propre frère le dénonce à la police. Les prochaines réunions de famille s’annoncent sympathiques...

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Au tribunal, M. Janotta a assumé son absence, expliquant qu’il ne s’entendait pas avec les chefs de détention et qu’il n’aimait pas beaucoup le centre de détention de Bapaume. Son « évasion » n’était absolument pas préméditée, assure-t-il. Arrivé devant l’établissement pénitentiaire, il a simplement tourné les talons alors qu’il ne lui restait « que » sept mois à purger. « J’ai profité d’être dehors, c’est quand même mieux que d’être enfermé pendant huit ans », a-t-il indiqué ce lundi aux juges.

« Il a passé un an à glander, à zoner »

« Atterrée » par le discours tenu par le prévenu, la vice-procureure a manié l’ironie pour évoquer le cas de M. Janotta : « Le pauvre, la prison c’est pas très facile. Et puis travailler, c’est pas facile non plus... On a du mal à croire qu’il a 30 ans. Pauvre petit lapin. Il se présente comme une victime, se comporte comme un adolescent. On ne va pas se le cacher, des détenus n’arrivent parfois pas à rentrer à l’heure fixée pour la fin de leur permission, mais ils reviennent quand même le lendemain... Là, il a passé un an à glander, à zoner... » Et d’évoquer également la « sévère remontée de bretelle côté police de Maubeuge ».

« Je n’ai pas l’impression qu’il ait organisé sa cavale, a plaidé Julie Gorny, l’avocate de M. Janotta. Il n’avait rien prémédité, il est resté dans l’Avesnois, n’a pas cherché à s’enterrer quelque part. »
Jugement : huit mois de prison ferme en plus. Pas sûr que la justice lui offre une nouvelle permission de sortie.

La Voix du Nord

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