Faute d’acheteurs, la vente en adjudication de l’ancien Musée national des prisons de Fontainebleau prévue ce mardi après-midi à Melun n’a pu avoir lieu.
L’étude de Me Monceau et la représentante de France Domaines vont la reprogrammer en 2016, vraisemblablement après l’été.
Dommage pour ce « bien atypique » selon les mots de Me Monceau, dont la mise à prix minimum avait été fixée à 505 000 €. Le site fut une maison d’arrêt à Fontainebleau dès 1 855.
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Après sa fermeture en janvier 1990, il accueillit dans ses murs en 1995 le Musée national des prisons.
Quand ce dernier a été fermé, fin 2010, les collections ont été transférées à l’école nationale de l’administration pénitentiaire à Agen (Lot-et-Garonne) et à l’association pour la renaissance de l’Abbaye de Clairvaux (pour les objets d’ordre religieux).
Reste sur ce terrain de 1 770 m2 une grande bâtisse de 531 m2, organisée sur deux étages avec coursives et une quarantaine de cellules. On y trouve aussi quatre cours de promenade « en camenbert », séparées de hauts murs. Un ensemble inscrit depuis 1996 à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques et qui ne peut être démoli.
« On a a pourtant organisé une quinzaine de visites du lieu. Je pense que le site peut intéresser peut-être une association, un investisseur, pour en faire une auberge de jeunesse, etc. », commente Me Monceau qui évoque l’ancienne piscine de Roubaix dans le Nord reconvertie avec succès en musée. Nathalie Couteille, de France Domaines, approuve : « C’est très rare qu’un bâtiment de l’Etat n’intéresse pas d’acheteur ».
Dans la salle, chez le notaire, une femme très discrète sur son projet prend la parole. « Le site est classé. Il faut qu’un architecte des Bâtiments de France suive les travaux. On ne peut même pas toucher les portes ! En plus, la pluie rentre par endroits par la toiture. Si vous baissez le prix de moitié, je suis preneuse tout de suite ! » Réplique de Nathalie Couteille : « La mise à prix minimum intègre l’état du bâtiment ! » Un homme qui, lui, souhaitait créer un « monastère laïc », a renoncé « en raison du prix et la taille des lieux ».
Une nouvelle vie pour les prisons de Meaux et Coulommiers
Dans la salle, chez Me Monceau, se trouvait la sociologue Edna Aïva, très intéressée par les prisons. « Celle de Fontainebleau a eu le même architecte que les maisons d’arrêt de Meaux et de Coulommiers. A Coulommiers, la ville l’a rachetée pour en faire une bibliothèque. A Meaux, l’intercommunalité l’a acquise pour en faire un centre culturel (NDLR : le Pays de Meaux a abandonné le projet et réfléchit à en faire un cinéma).
C’est la mode aujourd’hui de reconvertir l’usage de ces lieux ». Me Monceau se souvient avoir vendu aux enchères à des particuliers le tribunal de Provins en 2012. Et le site des cessions des biens de l’Etat regorge d’exemples : le Fort d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), en vente en 2017, l’ancien centre de rétention de Lesquin (Nord) en cours de cession, mais aussi la partie sud-ouest de la base aérienne de Toulouse-Francazal (Haute-Garonne), le Fort Saint-Laurent à Lyon (Rhône)…
Renseignements sur http://www.economie.gouv.fr/cessions/batiment-technique-52
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