Pour une raison qui reste indéterminée deux détenus se sont suicidés la semaine dernière à la prison de Nouméa (Nouvelle-Calédonie).
L'établissement pénitentiaire est au centre d'un vaste plan de sécurisation d'urgence après une mutinerie survenue en janvier rapporte le journal Les Nouvelles calédoniennes.
«Il s'agit de deux jeunes détenus de 24 et 25 ans, qui se sont pendus mardi et vendredi derniers», confirme Yves Mathis, directeur de cabinet du haut-commissaire de la République, précisant que les deux drames n'étaient pas liés. Le premier détenu a été conduit dans un état grave à l'hôpital où il a succombé à ses blessures. La victime serait l'un des participants à une émeute dans la prison du Camp Est qui a eu lieu dans la nuit du 24 au 25 janvier, précise le quotidien local.
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Lors de ces incidents, un gardien avait été roué de coups et brièvement séquestré, avant qu'une vingtaine de détenus, qui étaient parvenus à sortir de leur cellule, ne brûlent des matelas et cassent du mobilier. Dépêchée sur place, Claire Mérigonde, adjointe au chef de la mission des services pénitentiaires de l'Outre-mer, avait annoncé le 29 janvier un plan d'urgence pour sécuriser l'établissement et étoffer le nombre de surveillants.
Plusieurs millions d'euros ont été investis au cours des dernières années pour restructurer le Camp Est, dont une partie des bâtiments date de l'époque du bagne (fin XIXe siècle-début du XXe siècle). Avec 434 détenus pour 404 places selon la direction, la prison reste en surpopulation et la canicule qui règne actuellement sur le Caillou ne contribue pas à apaiser les esprits.
«Ces suicides mettent en évidence le mal-être au Camp Est où les violences des détenus envers eux-mêmes, envers les surveillants ou le matériel sont en augmentation», déclare Julie Beurois, membre de la Ligue des droits de l'homme et représentante locale de l'OIP (Observatoire international des prisons). Elle a également dénoncé les actions de l'Etat «uniquement tournées vers le sécuritaire» et pas suffisamment vers la formation et la réinsertion dans cette prison où la plupart des pensionnaires sont des jeunes kanaks.
Le Parisien
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