jeudi 11 février 2016

Une actrice à la prison de Saran

L’une des comédiennes vedettes du Secret d’Élise , la série événement diffusée sur TF1 depuis lundi, a souhaité échanger avec des détenues, pour leur présenter son travail et préparer un rôle.

Avant d’échanger avec les personnes détenues, Julie de Bona (35 ans) a visité le centre pénitentiaire et conversé avec des surveillants.? - photo Marion Bonnet

Si vous ne connaissez pas son nom, vous connaissez certainement son visage. Julie de Bona est à l'affiche de deux téléfilms qui ont cartonné, récemment : « Qui sème l'amour », diffusé le 2 février sur France 3, qui a rassemblé quelque quatre millions de téléspectateurs, et « Le Secret d'Élise », série événement de TF1 dont le premier volet a été suivi, lundi, par plus de 7 millions de personnes.

L'actrice était de passage, hier, au centre pénitentiaire de Saran (*). Pendant près de deux heures, elle a échangé avec cinq détenues. Une rencontre intense, forte, qui a bouleversé la comédienne, autant que les femmes incarcérées.

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 Quelles sont les raisons de votre venue ? 

En tant qu'actrice, il m'est arrivé de jouer des personnages qui ont parfois fait des erreurs dans leur vie. Je ne juge pas. J'ai appris à aimer ces gens. Ces femmes font partie de mon public. Je me suis dit que la plus belle des démarches c'était d'aller les rencontrer.

La deuxième chose, c'est que je vais incarner prochainement une femme qui sort de prison. C'est pourquoi j'ai souhaité échanger avec elles, recueillir leurs impressions, afin de comprendre, ressentir, appréhender l'univers carcéral.  Mais je dois dire que j'appréhendais vraiment. Je ne voulais surtout pas donner un cours, ou les brusquer ou les offusquer. Finalement, elles se sont ouvertes. C'était magnifique. Ces moments sont des cadeaux qu'elles m'ont offerts.

 Pouvez-vous nous en dire plus sur ce rôle de femme condamnée ? 

C'est un projet de mini-série pour France Télévisions, baptisé « Innocente ». J'y incarne une femme qui sort de prison après avoir été condamnée à tort pour meurtre. Le tournage aura lieu du 22 février au 20 mai à Marseille. La série devrait être diffusée en septembre.

 Jusqu'à lundi, Jaqueline Sauvage était emprisonnée ici, à Saran. Avez-vous suivi l'actualité autour de son procès ? 

Oui évidemment. Quand j'ai entamé cette démarche, on était en plein dedans. Anny Duperey, aussi, que je connais très bien (pour avoir joué à ses côtés dans la série « Une Famille formidable », ndlr), m'en parlait depuis bien longtemps car elle est investie presque depuis le début. Mais ce n'est qu'après que j'ai compris que c'était dans cette prison que Jacqueline Sauvage avait été incarcérée. Si elle avait été là aujourd'hui, j'aurais adoré parler avec elle. 

 Vous incarnez souvent à l'écran des femmes fortes, indépendantes. Comment choisissez-vous vos personnages ? 

C'est un peu moins vrai pour Le Secret d'Élise, où mon personnage est plus en retenue, en fragilité, dans la confiance. Mais sinon, choisir un rôle, c'est une vibration intérieure. Il y a l'histoire, qu'on a envie de défendre. Et puis je marche au challenge. Plus il a d'aspérités, plus un rôle est fascinant. Le troisième critère, c'est le metteur en scène. 

 Le Secret d'Élise, justement, a réuni plus de 7 millions de téléspectateurs. Vous vous attendiez à un tel score ? 

Honnêtement, ce n'était pas couru d'avance. C'est la première série fantastique d'ambiance. L'intrigue ne commence pas tout de suite. La mise en scène est exigeante. C'était un pari. Mais je suis très fière de participer à ce projet, qui, je pense, va apporter d'autres choses à la télévision.

 Va-t-on vous voir prochainement au cinéma ? 

Pour l'instant la télé m'offre de magnifiques rôles. 

(*) La rencontre était organisée sous la houlette du Spip (service pénitentiaire d'insertion et de probation), dirigé par Claire Botte.

Lerep.fr

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