jeudi 4 février 2016

Vosges : un documentaire filmé en partie à la prison d’Epinal projeté aux Cinés Palace

Le Secours catholique propose vendredi aux Cinés Palace une soirée-débat autour du documentaire « Visages défendus », filmé en partie à la prison d’Epinal.

Le documentaire a été tourné en partie à la prison d’Epinal, dans les cours de philosophie de Thierry Receveur.  Photo DR

Moment d’introspection fort, étayé de témoignages poignants, la projection-débat de ce vendredi aux Cinés Palace d’Epinal et proposée par le Secours catholique nous convie à découvrir une autre facette de la prison.

Et ce via « Visages défendus », un documentaire signé Catherine Rechard. Cette photographe et réalisatrice a fait ce film en réaction à son précédent documentaire de 2011, « Le déménagement », qui avait suscité un certain émoi.

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Pour la petite histoire, après avoir autorisé le tournage avec des détenus à visage découvert à l’intérieur de la prison, la direction de l’administration pénitentiaire s’était ensuite opposée à la diffusion télévisuelle du film de la réalisatrice, demandant le floutage des visages. Cette demande arbitraire a été condamnée par le tribunal administratif de Paris. Elle a mobilisé les milieux associatifs contre les pratiques courantes dans les médias de floutage des prisonniers.

Catherine Rechard a souhaité réagir à sa manière. Avec un autre film : « Visages défendus ». Qui cette fois donne la parole à visage découvert. « J’ai cherché dans différentes maisons d’arrêt des lieux, des ateliers qui pourraient être propices à ce projet et à libérer la parole avec un vrai rapport à l’individu, sans masque. » Son choix s’est porté finalement sur la maison d’arrêt d’Epinal, qui depuis quelques années propose aux détenus un cours de philosophie animé par Thierry Receveur, professeur au lycée spinalien Claude-Gellée. « Cet enseignant produit un travail remarquable avec les détenus » , explique la réalisatrice, qui a reçu un bel accueil de la part de l’établissement, enthousiasmé par son projet.

Dans ce film, la parole se libère en face-à-face, sans rien dissimuler. « On détruit les identités. On ne veut pas de nous. On ne nous nomme plus ». « Je dois passer par les autres pour savoir qui je suis », entend-on au fil des témoignages. Des phrases parfois dures, loin des clichés et qui proposent une vision inédite des personnes privées de liberté.

Humanité

Car au-delà des mots...

Vosges Matin

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