mercredi 7 février 2018

Un troisième surveillant gréviste de la faim au centre pénitentiaire

Après un mouvement sans précédent à la prison de Maubeuge, le personnel, choqué, est aujourd’hui exposé aux sanctions engagées par la direction.


Un troisième surveillant gréviste de la faim au centre pénitentiaire

Depuis lundi, des actions de protestation, mêlées de désespoir, ont démarré.
La prison de Maubeuge va-t-elle servir d’exemple en matière de sanctions au niveau national ?



C. L. , représentant UFAP-UNSA, ne cache pas son inquiétude quant au mauvais rôle de «  bouc émissaire  » que pourrait jouer le personnel gréviste du centre pénitentiaire de Maubeuge.

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Le syndicaliste rappelle que 85 à 90 % du personnel s’était mobilisés lors du conflit social qui a duré plus de dix jours en janvier. «  Le point de départ était une série d’agressions de gardiens à Vendin-le-Vieil, Mont-de-Marsan et Borgo, mais à Maubeuge, le mouvement a pris une ampleur sans précédent en raison d’une direction inexistante  », pointe C.L.

Au point de rupture

Il insiste sur un contexte propre à l’établissement de Maubeuge. «  Le directeur ne salue même pas le personnel et les détenus agresseurs n’ont toujours pas été transférés ou l’ont été des mois après  ».

Plusieurs agents, au point de rupture, ont craqué et se sont mis en arrêt maladie. La sanction a été brutale pour ces gardiens en arrêt. «  Si nous acceptons les retenues sur salaire, nous n’acceptons pas que notre direction refuse de transmettre nos feuilles d’arrêt maladie au planificateur  ».

Et d’ajouter  : «  la direction avait les moyens de vérifier ces arrêts par un médecin expert, chose qu’elle sait très bien faire habituellement, mais elle ne l’a pas fait«.

Cette décision pour effet de rendre négatif le le quota d’heures travaillées au mois de janvier, «  de moins 20 à moins 40 heures  ». «  En février, vous travaillez pour rien et en mars, les salaires seront amputés  », s’insurge le syndicaliste.

Depuis lundi, la triple sanction et ses sombres perspectives sur la vie professionnelle et personnelle des gardiens a conduit trois agents à ne plus s’alimenter. Une situation critique prête à se réenflammer. «  Je crains le pire dans les semaines à venir  », déclare C.L.

Bloqué 14heures dans un mirador

Au téléphone, la voix est fatiguée. M. B. ne se nourrit plus «  officiellement depuis lundi  ». Il tient avec du café et l’eau cette grève de la faim décidée «  de ma propre initiative  ».

On sent que l’homme est au bout du rouleau après des mois de pression, de désillusion, de déception, de peur. Depuis l’automne, le gardien a subi deux agressions violentes de détenus. Elles ont laissé des traces physiques et morales : «  le procureur n’a pas poursuivi les détenus  », lâche-t-il écœuré. Fin novembre, le mal-être s’enracine, son médecin lui prescrit des antidépresseurs.

En janvier, pendant le conflit, le gardien maubeugeois, syndiqué chez FO, reste bloqué 14 heures dans un mirador, c’est une nouvelle épreuve psychologique pour le surveillant. Malgré une journée de repos, «  j’ai craqué, je n’ai pas su reprendre le travail. J’avais la peur de rester bloqué à l’intérieur  ». Son médecin lui prescrit un arrêt de travail, rejeté par la direction. Le gardien a reçu une lettre de mise en demeure, le sommant de reprendre le travail.

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Eric Tino brise le silence...

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