mardi 31 juillet 2018

La chancellerie tire les leçons de l’évasion de Redoine Faïd

Le rapport d’inspection rendu ce lundi pointe plusieurs failles de sécurité dont a bénéficié le commando pour exfiltrer le détenu en hélicoptère le 1er juillet, à Réau.

La chancellerie tire les leçons de l’évasion de Redoine Faïd

Le commando armé qui a extrait Redoine Faïd de la prison de Réau (Seine-et-Marne) le 1er juillet a exploité « une conjonction de failles de sécurité ».



C’est l’une des principales conclusions du rapport d’inspection commandé par la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, après l’évasion du braqueur récidiviste.

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Le rapport stigmatise notamment l’absence de filins anti-hélicoptère sur la cour d’honneur de l’établissement dont les malfaiteurs ont profité.

La ministre a donc annoncé la prochaine pose de filins, « ce qui était prévu par le contrat de partenariat public-privé, mais n’a pas été exécuté au moment de la livraison de l’établissement en 2011 », souligne la chancellerie.

Le rapport pointe également un dispositif défaillant d’appel des forces de l’ordre et une mauvaise organisation de la gestion des parloirs qui devrait désormais échoir à une équipe d’encadrement dédiée.

Pour remédier à ces carences, Nicole Belloubet a annoncé une série de mesures, notamment en matière de ressources humaines.

Le rapport ayant constaté la présence à Réau de nombreux surveillants débutants, la ministre souhaite mettre en place un système d’incitation financière afin de stabiliser les équipes en région parisienne. Cette problématique dépasse en effet largement la situation de ce seul établissement.

Réorganiser l’administration pénitentiaire

La garde des Sceaux entend également revoir la politique de l’administration pénitentiaire à l’égard des détenus particulièrement signalés (DPS) et dont le risque d’évasion a été repéré.

Soit, selon les estimations du ministère, une trentaine de prisonniers. La chancellerie va identifier une trentaine d’établissements susceptibles d’accueillir ces détenus à haut risque.

Le renseignement pénitentiaire devra également renforcer son action sur ces profils.

« Le renseignement pénitentiaire a vu, depuis juin 2017, son activité très concentrée sur la lutte contre le terrorisme et sur les phénomènes de radicalisation », souligne le ministère qui souhaite désormais renforcer les pôles « criminalité organisée ».

Une quinzaine de postes sur les 100 recrutements prévus seront consacrés à cette problématique.

Enfin, Nicole Belloubet a annoncé ce lundi une « réorganisation de l’administration pénitentiaire », qui n’a pas été assez « réactive » pour empêcher l’évasion du braqueur, toujours en cavale.

Selon des échanges révélés par plusieurs organes de presse, la direction interrégionale d’Île-de-France avait alerté la direction centrale d’une « menace sérieuse de passage à l’acte » avant l’évasion. La garde des Sceaux souhaite « recréer un véritable état-major de la sécurité ».

La remise de ce rapport intervient alors même que deux détenus se sont évadés par les toits de la maison d’arrêt de Colmar (Haut-Rhin) dans la nuit de dimanche à lundi.

Cette évasion est « d’un ordre totalement différent » de celle de Redoine Faïd, a précisé Nicole Belloubet.

Ce lundi, une infirmière psychiatrique a brièvement été retenue en otage au centre pénitentiaire de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône).

Le Parisien



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