lundi 16 juillet 2018

Sorti de prison lundi, l’islamiste Djamel Beghal a été expulsé vers l’Algérie

Jusqu’à sa libération, le sort de cet Algérien demeurait incertain. Paris attendait en effet l’aval d’Alger pour l’expulser.

Sorti de prison lundi, l’islamiste Djamel Beghal a été expulsé vers l’Algérie

Il est le symbole d’un islamisme mondialisé. Djamel Beghal, déchu de la nationalité française, a été expulsé vers l’Algérie après sa sortie d’une prison française lundi 16 juillet au matin.



Les autorités françaises, qui souhaitaient le voir retourner en Algérie, discutaient depuis plusieurs semaines avec Alger des conditions de son retour dans son pays natal, qu’il avait quitté à l’âge de 21 ans pour venir en France.

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L’Algérien, considéré comme le mentor de Chérif Kouachi et d’Amedy Coulibaly – deux des auteurs des attentats de janvier 2015 à Paris –, a quitté la prison de Vezin-le-Coquet, près de Rennes, « vers 5 h 30 en vue d’être reconduit à la frontière », selon une source syndicale, et a décollé peu après 10 h 30 de l’aéroport de Roissy en direction d’Alger, ont fait savoir des sources proches du dossier.

« Il a été libéré ce matin à 5 h 20, pris en charge par la [police aux frontières]. Il a adopté un comportement calme et n’a pas été surpris de l’heure de son départ », a rapporté l’administration pénitentiaire.

Près de dix-sept ans passés dans les prisons françaises

Jusqu’à sa libération, le sort de cet Algérien demeurait incertain. Paris attendait en effet l’autorisation d’Alger pour l’expulser, évoquant, en attendant, un placement en centre de rétention ou une assignation à résidence.

Djamel Beghal, 52 ans, est dans le viseur des autorités françaises depuis le milieu des années 1990. Il a été déclaré expulsable en 2007, deux ans après avoir été condamné à dix ans de prison pour association de malfaiteurs terroriste. Lundi, il a terminé de purger une seconde peine de dix ans de prison pour un projet d’évasion en 2010 de Smaïn Aït Ali Belkacem, ancien du Groupe islamique armé algérien (GIA) condamné à perpétuité pour l’attentat à la station RER Musée-d’Orsay en 1995 à Paris.

Il avait obtenu une réduction de peine exceptionnelle de vingt jours qui a avancé la date de sa libération, initialement prévue pour le 5 août. Djamel Beghal aura purgé près de dix-sept ans de détention dans les prisons françaises.

Une référence pour trois générations d’apprentis djihadistes

Djamel Beghal est devenu une référence pour trois générations d’apprentis djihadistes. Condamné en 2005, il avait reconnu, avant de se rétracter en expliquant avoir été torturé par les enquêteurs émiratis, avoir été mandaté par un proche de Ben Laden pour préparer un attentat contre l’ambassade et un centre culturel américains.

C’est à la prison de Fleury-Mérogis qu’il fait la connaissance des futurs auteurs des tueries de Charlie Hebdo et du magasin Hyper Cacher. Selon les enquêteurs, il devient leur « mentor », respecté pour sa « science religieuse ».

Libéré en 2009, il est assigné à résidence dans le Cantal, en attendant une possible expulsion – à laquelle s’oppose alors la Cour européenne des droit de l’homme. Des photos le montrent au côté d’Amedy Coulibaly, venu lui rendre visite. Il est à nouveau arrêté en 2010, et a passé une dizaine d’années à l’isolement.

Le Monde



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