vendredi 13 juin 2014

Gradignan : le ras-le-bol des gardiens de prison

Sécurité, surpopulation carcérale, suppression des fouilles à corps, les motifs de grogne sont nombreux.

Gradignan : le ras-le-bol des gardiens de prison
Surpopulation carcérale et manque d’effectifs touchent aussi la maison d’arrêt de Gradignan selon l’Ufap.  
 
 
 
« Nous n'avons pas le droit de grève. C'est pourquoi nous avons organisé un rassemblement jeudi 12 juin à 6 heures. Pour permettre à ceux qui allaient prendre leur service et ceux qui allaient le quitter de venir », explique Bruno Maurille, représentant local de l'Ufap-Unsa, au sein de la maison d'arrêt de Bordeaux-Gradignan.
Jeudi matin, une quarantaine de personnes se sont rassemblées jusqu'à 9 heures. « Il s'agissait de répondre à un mot d'ordre national de notre syndicat, à l'heure où un véritable ras-le-bol est ressenti chez les gardiens de prison », assure Bruno Maurille. Parmi les sujets de colère, l'article 57 de la loi pénitentiaire de 2009, qui interdit les fouilles systématiques après les parloirs. L'Ufap met aussi en cause la surpopulation carcérale. « Le centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan accueille près de 700 détenus alors qu'il dispose de 380 places », commente Bruno Maurille, qui évoque aussi les rythmes de travail comme source de mal-être et de colère. « Beaucoup d'entre nous sont à plus de 40 heures supplémentaires par mois. Nous n'avons qu'un week-end de repos sur six. On arrive à des quotas d'horaires ahurissants. »
 
La sécurité est aussi un sujet de fort mécontentement. « Nous sommes en sous-effectif. Au niveau national, il y a 800 postes non couverts. Cela représente l'effectif de quatre prisons. Pour Gradignan, il y a 25 postes manquants. Ce sous-effectif, ajouté à la fatigue, accroît l'insécurité des personnes. On a le sentiment que les efforts sont d'abord faits en faveur des détenus. »

En matière d'insécurité, le représentant de l'Ufap cite notamment les extractions pour consultations médicales. « Ce sont des moments où nous sommes fragilisés. Il faut quatre agents pour encadrer le prisonnier, mais on ne sait jamais ce qui nous attend à l'arrivée. »

Bruno Maurille dénonce aussi les recours de plus en plus nombreux de prévenus ou de condamnés devant la justice contre les gardiens de prison. « Lorsque c'est l'un d'entre nous qui est victime de violence, les sanctions contre les détenus sont légères. Nous, on nous conduit devant le tribunal. »
Alors que des discussions doivent avoir lieu au niveau national, il espère que les motifs invoqués lors du mouvement d'hier auront été entendus. « Pour l'heure, il n'y a pas d'autre mouvement prévu. On verra ce que donnent les discussions. L'Ufap a fait des propositions et aimerait qu'elles soient prises en compte. Ce qui n'a pas été le cas jusque-là. »

Sud Ouest

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