Force ouvrière assure que des largesses sont accordées à un détenu dangereux incarcéré depuis décembre dans la Sarthe. La directrice de l'établissement porte plainte pour diffamation.
Ce tract « Le chouchou de la taulière » « est la seule solution trouvée pour nous faire entendre, indique Vincent Le Dimeet, FO pénitentiaire. À trois reprises depuis l'arrivée de ce condamné en décembre, les surveillants ont rencontré la directrice pour dénoncer les faveurs à ce détenu. »
Quels seraient ces passe-droits que dénonce le syndicat majoritaire à la prison de Coulaines (photo), près du Mans ? Démontage de la télévision de la cellule pour installer un écran incurvé avec enceintes, style home cinéma. Autorisation de garder trois tondeuses sans fil et un autocuiseur que le condamné à une très longue peine (libérable en 2031) a transformé en friteuse, après avoir cantiné de l'huile.
« Des infractions à la réglementation. Des armes potentielles contre les personnels », redoute FO. Sans compter « le laxisme » de deux commissions de discipline. « Un classement sans suite pour un parloir sexuel illicite », liste encore Emmanuel Baudin, secrétaire interrégional FO. Et sept jours de quartier disciplinaire, avec sursis, pour avoir refusé d'enlever sa montre au parloir. Des « largesses » qui feraient des envieux parmi les autres détenus « et font craindre une mutinerie», prévient Vincent Le Demeet.
Considérée par les syndicats comme plutôt à l'écoute de son personnel, la directrice, Karine Lagier, « semble dépassée par des fonctionnements que lui impose, sans doute, l'administration interrégionale », analyse FO. Que souhaite le syndicat ? Le transfert rapide, dans une centrale, de « cette armoire à glace d'1,90 m, un détenu dangereux ». Ou, en attendant, l'incarcération en quartier d'isolement d'un homme récemment jugé pour avoir séduit une surveillante d'un centre pénitentiaire en Seine-et-Marne. Le motif de son transfert en Sarthe.
Ouest-france
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