mardi 22 mars 2016

Plus de 31 000 téléphones portables saisis en prison l'an passé

En prison, les portables ne se cachent presque plus. Près de 50 000 téléphones circuleraient en France. 31 000 ont été saisis l'an passé en détention.

            On estime que 50 000 portables circuleraient dans les prisons en France, y compris dans les cellules de détenus placés à l’isolement !
 
Pour quelque chose qui est interdit, le nombre étonne : l’an passé, 31 084 téléphones portables, batteries ou cartes à puce ont été saisis par les surveillants pénitentiaires (27 500 en 2014).
 
Si l’on ajoute ceux qui n’ont pas été repérés, on estime que 50 000 portables circuleraient dans les prisons en France, y compris dans les cellules de détenus placés à l’isolement !
 
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Comment peuvent-ils pénétrer à l’intérieur des établissements ? « Les téléphones contiennent de moins en moins de métal et ne déclenchent plus systématiquement le portique de sécurité. La loi pénitentiaire de 2009 interdit par ailleurs les fouilles systématiques à l’issue du parloir. Le directeur de l’établissement peut décider d’une fouille inopinée, mais il faut la motiver », relate un surveillant de la maison d’arrêt de Saint-Brieuc.

À l’issue d’un parloir, des détenus parviennent à dissimuler de petits appareils, enveloppés dans un préservatif et enfouis dans la partie arrière la plus intime de leur corps. Autre technique : « Il y a un mois, nous avons découvert, dans la cour, deux couches-culottes contenant des téléphones. Pour les monter dans les cellules, les détenus fabriquent une corde en nouant des nœuds avec les draps », relate ce surveillant.

Des brouilleurs d’ondes ?Résultat : certains détenus ne se cachent plus et postent des photos d’eux dans leur cellule, sur les réseaux sociaux. Mieux encore : « Il y a quelque temps, un détenu m’a dit qu’il ne m’avait pas trouvé sur Facebook », relate le surveillant briochin.

Face à cette situation connue, l’ancienne ministre de la Justice, Christiane Taubira, avait annoncé la généralisation des brouilleurs d’ondes « de haute technologie » dans les prisons. 804 appareils fonctionnent déjà. Sans grande efficacité. « Il faut moderniser les équipements actuels et veiller à ce qu’ils ne brouillent pas les habitations environnantes », précise-t-on au ministère de la Justice.

Autre piste : installer des téléphones fixes dans les cellules. Une expérimentation est menée au centre de Montmédy (Meuse). Des postes fixes – dont les conversations sont écoutées – sont déjà en service dans les prisons. Mais ils sont peu nombreux – installés dans les cours de promenades, salles d’activité – et souvent inaccessibles après 17 h 30.

Écouter les portablesCe qui pose des problèmes aux détenus qui ont de la famille outre-mer, à l’étranger, ou tout simplement pour joindre un proche « à un moment où la famille est plus facilement joignable ». Difficile encore « d’effectuer les démarches pour préparer sa sortie de prison », note Adeline Hazan, la contrôleure générale des lieux de privation et de liberté.

Cette dernière recommande d’autoriser les portables pour les détenus dans les centres de semi-liberté (à l’extérieur en journée). Sans être entendue pour l’instant. Les autorités y trouveraient-elles un intérêt ? Qui dit portables en prison, dit aussi possibilité d’écoutes pour les enquêteurs…

Ouest-france

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