dimanche 28 avril 2019

L’Etat condamné pour le décès d’un détenu à Metz-Queuleu

Le tribunal administratif de Strasbourg vient de reconnaître la faute de l’État dans le décès d’un détenu de Metz-Queuleu, en 2013. 

L’Etat condamné pour le décès d’un détenu à Metz-Queuleu

Un mauvais paramétrage des interphones avait empêché son voisin de cellule de prévenir les surveillants. Les pompiers avaient été appelés par un autre détenu…

La lecture de l’affaire laisse derrière elle une troublante impression. Celle que P.P. n’avait aucune chance de s’en sortir. Ce Mosellan de 57 ans, condamné pour viol, avait une santé fragile. Son dossier médical faisait apparaître, au moment de son incarcération à Metz-Queuleu en 2013, quatre infarctus. Le service médical avait l’œil sur lui.

Liens commerciaux:



Une nouvelle attaque survient le 30 avril, il est 22 h 40. Il se trouve dans la cellule numéro 347, verrouillée. Son codétenu tente un massage. Il appelle au secours. Il appuie sur l’interphone relié aux surveillants. Il appuie, il insiste. Il hurle. Les agents ne l’entendent pas. Au contraire des autres détenus. « Tout le monde entendait les appels au secours. On les entendait même au rez-de-chaussée. Comme personne ne réagissait, je me suis dit qu’on ne pouvait pas laisser le mec crever comme ça. Alors j’ai appelé… », avait confié à l’époque au Républicain Lorrain le bon Samaritain qui a osé utiliser son téléphone interdit.

Les secours mettent dix minutes à arriver devant la porte de la maison d’arrêt. Au courant de rien, le poste de garde croit à une blague lorsqu’il voit arriver les pompiers sirène hurlante. On les laisse entrer dix minutes plus tard. P.P. est mort. Un coup du sort ?

« Une perte de chance de survie de 25 % »

Ce n’est pas ce que dit aujourd’hui la justice. Le tribunal administratif de Strasbourg vient de reconnaître l’erreur de l’administration pénitentiaire et pointe du doigt le mauvais usage des interphones. « Le système d’interphonie au sein de la maison d’arrêt de Metz faisait l’objet d’un mauvais paramétrage qui a empêché, la nuit du 31 mars au 1er  avril, que les appels émis […] soient réceptionnés par le personnel pénitentiaire au poste de la porte d’entrée de la détention. Ce mauvais paramétrage, à l’origine directe de l’arrivée tardive des services de secours, constitue une faute de nature à engager la responsabilité de l’État », écrivent les juges dans le jugement rendu le 25 avril...

Lire la suite sur Le Républicain Lorrain



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...