lundi 17 juin 2019

Justice. Un détenu lacère le visage d’un surveillant avec une lame artisanale à la prison d’Argentan

Un détenu du centre de détention d'Argentan, en état de récidive légale, voit sa peine de prison prolongée de deux ans. 

Justice. Un détenu lacère le visage d’un surveillant avec une lame artisanale à la prison d’Argentan

Il a agressé un surveillant pénitentiaire avec une lame.

Les faits se sont passés le mercredi 5 juin 2019, vers 18 h 30, au centre de détention d’Argentan. En regagnant sa cellule après une fouille, un détenu, âgé de 26 ans, porte subitement un coup au visage du surveillant avec une petite cuillère affûtée.

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L’agent souffre d’une plaie au visage. Quatre jours d’ITT (Incapacité Temporaire de Travail) lui sont prescrits.

Le prévenu a été jugé en comparution immédiate au tribunal d’Argentan, vendredi 7 juin 2019.

« Ça s’est passé comme ça ! »

Une fouille approfondie de la cellule du prévenu avait été réalisée. Il était, en effet, suspecté de détenir un manche de raclette cassé, manche qui sera découvert en partie entourée d’un tissu avec deux autres morceaux.

Alors qu’il réintègre sa cellule, il porte un coup au fonctionnaire proche de lui qui ne se rendra compte qu’il saigne qu’après l’avoir maîtrisé en le plaquant au sol. Un collègue crie, « il a une arme, il a une arme. »

Le tribunal a pu visionner la scène grâce au système de vidéosurveillance dont le centre de détention est équipé.

On y voit clairement le prévenu sortir de l’office, passer très calmement devant les surveillants et porter le coup de sa main droite juste avant d’entrer dans une autre cellule.

Un homme petit et mince donne pour simple explication au tribunal :

Ça s’est passé comme ça ! 

Plusieurs condamnations figurent à son casier judiciaire pour recel, extorsion de fonds, usage et trafic de stup, outrage et violences sur dépositaires de l’autorité publique, vols, menaces de crime contre des personnes.

Le prévenu, détenu à Argentan, depuis « deux ans environ » est libérable en 2021.

Au tribunal qui lui demande s’il a réfléchi aux violences commises, il se décrit comme « quelqu’un de calme. Ça fait longtemps que je reste tranquille dans ma cellule. »

La peur au ventre

Le tableau est suffisant pour l’avocate de la victime.

Malgré son jeune âge, nous sommes face à un florilège de condamnations pour violences. Il passe calmement devant les surveillants, la main la gauche dans la poche et porte subitement un coup à ce gardien dont les conséquences auraient pu être beaucoup plus graves.

Elle demande un renvoi sur intérêts civils.

Le procureur de la République évoque :

la peur au ventre que peuvent avoir les surveillants lorsque l’on voit cette vidéo […] L’agression du prévenu est totalement inattendue… Le prévenu a pris le soin de fabriquer une arme artisanale en transformant cette petite cuillère en stylet. L’agression était réfléchie et préparée lorsqu’il était à l’office pendant la fouille légitime de sa cellule. Cette action était préméditée.

Il demande au tribunal de prendre en compte l’extrême violence, la préméditation, et le casier judiciaire et requiert 4 ans de prison assortis d’un mandat de dépôt.

Détenu transféré

La défense revient sur la violence du coup « pas franc » selon les mots du surveillant. Son client est en situation de rupture.

Il a essayé de se faire entendre par ses propres moyens face à tous les refus qu’il a lorsqu’il demande à travailler ou une télé comme tous les détenus. Il avait un besoin d’écoute.

Le détenu est condamné à deux ans de prison avec mandat de dépôt et transféré au Mans.

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