Un an presque jour pour jour après la découverte d’un cadavre dans une voiture, à Clermont-Ferrand, deux jeunes suspects viennent d’être remis à la France, après avoir été interpellés en Belgique et au Monténégro.
La fin d’un long feuilleton procédural.
Le corps ensanglanté d’un homme enroulé dans une couverture et abandonné dans le coffre – fermé – de sa propre voiture. Voilà ce qu’ont découvert les policiers de Clermont-Ferrand, le 12 juin 2018, dans la cour d’une résidence du quartier Saint-Jacques.
Tué à coups de marteau
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L’autopsie avait confirmé ce que les premières constatations laissaient supposer. Djelloul B., 78 ans, a succombé à plusieurs coups très violents assénés à la tête au moyen d’un marteau.
Avec le concours des techniciens de l’identité judiciaire, les enquêteurs de la brigade criminelle du SRPJ ont vite établi que le septuagénaire avait été tué tout près, dans un appartement de l’immeuble voisin, avant d’être transporté jusqu’à son véhicule.
Les soupçons se sont logiquement portés sur les locataires du logement, un couple de ressortissants albanais. Mais l’un et l’autre étaient déjà loin : le soir même du 12 juin, ils ont pris la fuite, d’abord en taxi, puis en avion, pour regagner leur pays.
Le duo a finalement été appréhendé grâce au mandat d’arrêt européen délivré par la juge clermontoise en charge du dossier. Evisa S., 25 ans, a été interpellée au Monténégro mi-décembre. Eljando D., 24 ans, a lui été intercepté en Belgique, quelques semaines plus tard.
Tous deux ont été écroués sur place dans l’attente de leur remise aux autorités françaises. La procédure, toujours longue et complexe, a enfin abouti cette semaine. La jeune femme a été transférée à Roissy, le mardi 4 juin. Son ex-petit ami - ils sont désormais séparés - est arrivé à Lille le lendemain.
Dernière étape : leur présentation devant la juge d’instruction. Eljando D. est attendu ce samedi dans le bureau de la magistrate, qui lui notifiera sa mise en examen pour homicide volontaire. Evisa S. l’a précédé de quelques heures : elle a été escortée ce vendredi jusqu’au palais de justice de la capitale auvergnate.
Cette brune frêle, vêtue d’une doudoune et d’un bas de survêtement noirs, a gardé le silence lors de son interrogatoire de première comparution. Elle s’est ensuite assise, en milieu d’après-midi, face au juge des libertés et de la détention (JLD).
Devant ce second magistrat, la jeune femme a murmuré ses premiers mots, par l’entremise d’un interprète : « Je n’y suis pour rien. Ce crime, c’est Eljando D. qui l’a commis ».
« Elle n’est pas l’auteur des coups de marteau. Elle n’a pas aidé à déplacer le corps, ni à nettoyer l’appartement. Son seul tort, c’est d’avoir suivi son compagnon dans sa fuite », complète son avocate, Sandrine Legay.
Un crime sur fond de stupéfiants ?
Insuffisant pour infléchir la position du ministère public, qui réclamait sans surprise le placement en détention provisoire de la jeune femme...
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