L’Unité pour Détenus Violents, l’UDV ouvre à la prison de Châteaudun.
Ce quartier peut accueillir 11 détenus violents et se veut une réponse du ministère de la Justice aux agressions puis à la mobilisation, l'an passé, des personnels pénitentiaires.
Les phénomènes de violence en centre de détention augmentent. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : chaque année au niveau national, on recense 4 500 faits de violence contre les personnels de l’administration pénitentiaire et 8 500 faits entre détenus.
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Dans le cadre de sa politique de lutte et de prévention des violences, l’administration pénitentiaire a décidé de créer des UDV, des Unités pour Détenus Violents. Elle a engagé une réflexion, notamment avec des chercheurs, pour mieux comprendre les phénomènes de violence et développer la prise en charge des détenus.
Les UDV sont réservées aux personnes détenues qui ont un niveau de violence avérée et constatée ou qui ont eu un ou des passages à l’acte violent. Elles sont affectées dans une UDV après un processus administratif (et non judiciaire). Un détenu ne peut refuser son affectation dans une UDV mais il peut exprimer son désaccord.
Un régime d’isolement
Pendant les deux premières semaines, le détenu est observé : c’est la période d’évaluation comportementale. L’objectif est de déterminer le niveau de risque de passage à l’acte violent. A la fin des deux semaines, une commission se réunit pour définir un programme de détention adapté à chaque détenu.
L’objectif est d’amener le détenu à se projeter sur un autre comportement. Le régime en UDV est un régime d’isolement : le détenu est seul dans sa cellule, en promenade et durant les activités. C’est un parti-pris. Pour traiter la violence, il y a des précautions à prendre. Après les deux semaines d’observation, le détenu pourra être en contact avec d’autres détenus durant les activités ou en promenade.
6 mois
Le détenu reste dans cette UDV pendant six mois, période durant laquelle il doit effectuer un travail d’introspection pour prendre conscience de sa violence.
Grâce aux activités et aux ateliers proposés (gestion de la colère par exemple), il s’agit pour les intervenants (surveillants, conseillers SPIP, psychologues…) de créer pour le détenu une dynamique de changement. Il sera accompagné et très encadré durant cette période.
A l’issue des 6 mois, un bilan est fait : soit le détenu réintègre une détention classique, soit il reste 3 mois supplémentaires s’il montre une réelle prise de conscience et qu’il a besoin de temps supplémentaire. Soit il est toujours violent et alors, il est affecté dans un établissement plus adapté en terme de sécurité : il peut même rejoindre un quartier d'isolement dans lequel les mesures de sécurité sont très poussées, incluant l'isolement. Il est réservé aux prisonniers présumés ou reconnus comme dangereux ou présentant un fort risque d'évasion.
Une UDV à Châteaudun
La première unité a vu le jour en mai dernier dans le Nord, à la prison de Sequedin près de Lille. Depuis, les prisons de Strasbourg, Marseille ont ouvert une UDV.
En Centre-Val de Loire, la prison de Châteaudun a désormais une UDV qui accueillera deux détenus lundi prochain, le 17 mai. L'un est déjà détenu à Châteaudun, l’autre vient d'une autre prison. Ensuite, d’autres détenus rejoindront cette unité.
L’UDV de la prison de Châteaudun pourra accueillir à terme 11 détenus. L’UDV comporte 11 cellules de 9m2 dont une pouvant accueillir une personne à mobilité réduite. Chaque cellule a un lit, une table et une chaise scellés, une douche, un WC ainsi qu’une télévision. Sécurité oblige, chaque porte de cellule a un passe-menottes. Il y a aussi des salles d’activités, trois cours de promenade.
Surveillants, conseillers SPIP, psychologues… 26 personnes seront en charge de ces détenus. Toutes ont été formées pour cette mission et toutes sont volontaires.
France 3
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