dimanche 16 février 2014

L'Ufap-Unsa s'oppose à la libéralisation du GSM en prison

Syndicat majoritaire chez les personnels pénitentiaires au niveau national, l’Ufap-Unsa a accueilli plutôt fraîchement la proposition du contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), Jean-Marie Delarue, consistant à libéraliser l’usage du téléphone portable en détention « dans un cadre de sécurité et de contrôle ».
 
Une proposition se voulant pragmatique, alors que « les personnels s’épuisent à la recherche de téléphones portables », qualifiée de « puits sans fond. » Rien qu’à la prison des Baumettes à Marseille, ce sont en effet 900 portables qui sont saisis chaque année malgré la répression, une grande majorité n’étant de toute façon pas exploitée en investigations.
"PROPOSITION IRRÉALISTE"

Mais alors que le contrôleur général, entendu mercredi devant l’Assemblée, disait s’être entretenu sur le sujet avec des personnels pénitentiaires évoquant une proposition « qui ne changera rien mais apaisera considérablement la détention », il semble que l’ensemble des surveillants de prison ne soit pas de cet avis. Ainsi, le syndicat Ufap-Unsa a publié hier un communiqué dans lequel il dit « prendre connaissance avec effroi de la position du contrôleur général. »

Il juge sa proposition « irréaliste, qui mettra à mal les interdictions de communiquer, la protection des victimes et plus encore la sécurité ? des structures, donc celle des citoyens, et qui favorisera de façon exponentielle toutes formes de trafics et de rackets. » Et d’accuser Jean-Marie Delarue de se rendre « complice d’une population pénale de plus en plus radicale. »

« Cela ne va rajouter que de l’insécurité », déplore David Calogine, secrétaire général Réunion-Mayotte. « Si 80 % des détenus vont s’en servir pour appeler la famille, 19 % s’en serviront pour continuer leurs trafics et moins d’1 % pour fomenter des plans d’évasion ou introduire des objets interdit dans le milieu carcéral, ce sont ces cas-là qui nous inquiètent le plus », illustre le représentant syndical, estimant que l’usage des cabines téléphoniques « avec possibilité d’écoutes et de pré-enregistrement des numéros à appeler », permet un meilleur contrôle des communications des prisonniers.

Difficile de savoir combien de téléphones portables sont saisis chaque année dans les établissements carcéraux de la Réunion. « Au moins quatre ou cinq par mois par établissement », envisage David Calogine, même si l’administration semble avoir « arrêté de compter tellement c’est devenu banal ». Et le communiqué de mettre l’accent sur la nécessité de renforcer « les moyens humains et techniques afin d’enrayer la dérive du navire pénitentiaire. »

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