vendredi 13 mars 2015

Muté à Fresnes parce qu’il défend son collègue

Bruno Froment, gardien de prison, se dit victime de son administration car il défend l'honneur d'un collègue accusé à tort. 
 
Muté à Fresnes parce qu’il défend son collègue
Bruno Froment (à gauche) veut faire éclater la vérité dans le dossier Bendriss (au centre).

Bruno Froment était gardien de prison à Béziers. Il a pris ouvertement parti pour un autre surveillant, Mohamed Bendriss, accusé de trafic de stupéfiant et de téléphones à la prison de Béziers en 2010.

Cette attitude lui coûte cher aujourd'hui. Il a été muté à la prison de Fresnes après 20 ans de carrière.
"Mohamed a été blanchi par la justice le 15 janvier dernier. Il a été accusé à tort, victime d'un coup monté. Je n'ai jamais pris part à ce lynchage de notre administration. J'ai toujours cru en son innocence.
Tout cela me vaut une mutation, parce que je suis ingérable syndicalement. Moi, je ne négocie pas avec la direction. On m'a éloigné pour que je ne monte pas un événement autour de l'affaire Bendriss quand il sera réintégré dans nos rangs. C'est une punition", insiste-t-il.
Ils ont tenté une rencontre avec le parquet de Béziers

Jeudi matin, avec Mohamed Bendriss et Claude Larfi, ils ont tenté de rencontrer un représentant du parquet.
"Nous souhaitons faire part de nos doutes quant à l'impartialité de notre administration. Désormais nous attendons la réintégration de Mohamed Bendriss, sa réhabilitation officielle, mais aussi que ma mutation (celle de Bruno Froment) soit considérée comme abusive. Dans cette affaire, on couvre deux membres de l'encadrement qui restent à l'heure actuelle totalement impunis", répètent les trois hommes.

"Comment peut-on monter un dossier pareil avec un détenu ? rabâchent-ils (lire Midi Libre d'hier). Mais ce n'est pas grave, nous allons porter l'affaire devant les tribunaux et nous ferons citer tous les mis en cause pour qu'ils s'expliquent, même ceux qui ont déjà été mutés." Bruno Froment dit aussi avoir été victime d'une agression sur son lieu de travail. "Une agression qui a été filmée, mais, comme par hasard, la vidéo a été perdue. Je dénonce des violences, des injustices, des discriminations dans cette prison et cela ne plaît pas", assure Bruno Froment.

Dans les semaines qui viennent, une chaîne de télévision nationale va se faire l'écho de nombreux faits qui se seraient passés dans l'enceinte du centre pénitentiaire de Béziers.

"Le tournage est fait, nous avons pu nous exprimer sur le sujet principal, l'accusation à tort de Mohamed Bendriss, mais aussi sur la punition que je suis obligé de vivre. Si rien ne bouge dans les tout prochains jours, nous allons aussi interpeller notre ministre de tutelle.

Nous ne nous arrêterons que quand nous obtiendrons un procès, un vrai, qui nous rendra notre honneur", assènent Bendriss et Froment. Une marche de soutien qui partira de Narbonne sera aussi organisée dans les prochains jours. Elle arrivera jusqu'au tribunal de Béziers.

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