vendredi 27 mars 2015

Québec - Cellulaires en prison: les autorités pourront installer des brouilleurs d'ondes

Les autorités carcérales du Québec pourront finalement installer des brouilleurs d’ondes en prison, pour mieux neutraliser la contrebande de téléphones cellulaires parmi les détenus.
 
Une photo prise par un détenu à l’intérieur de la prison de Bordeaux, en 2013.

Le ministère de la Sécurité publique (MSP) a confirmé au Journal que l’utilisation de ces appareils — qui sont interdits au Canada — sera exceptionnellement autorisée dans les prisons et les pénitenciers pour lutter contre ce fléau.
 
Plusieurs provinces, dont le Québec, pressaient Ottawa d’amender sa Loi sur la radiocommunication, pour leur permettre d’utiliser des brouilleurs d’ondes afin de «débrancher» les détenus qui font entrer des téléphones intelligents en taule.
 
Ces modifications législatives ont été adoptées le 16 décembre dernier.
 
Voisinage perturbé ?

Jonathan Klor, du gang de rue les Diplomats, s’était affiché sur Facebook dans sa cellule à Rivière-des-Prairies, avec un cellulaire à la main, en 2012. 
Photo d'archives
Jonathan Klor, du gang de rue les Diplomats, s’était affiché sur Facebook dans sa cellule à Rivière-des-Prairies, avec un cellulaire à la main, en 2012.

Les services correctionnels québécois — mis à mal par deux évasions de détenus en hélicoptère en autant d’années et par la libération par erreur du fils de Maurice «Mom» Boucher, Francis, en cavale depuis lundi — restent cependant évasifs sur l’application de cette mesure.
 
C’est que les voisins de certaines prisons situées en milieu urbain risquent d’en subir les contrecoups et de ne plus pouvoir se servir de leurs cellulaires.
 
Cela pourrait être le cas à Montréal, autour de la prison de Bordeaux, où plus de 600 cellulaires ont été confisqués depuis trois ans, et de la prison pour femmes Tanguay.
 
Évasions compliquées

En 2014, la page Facebook de Michaël Simoneau-Meunier, alors détenu à Bordeaux, le montrait avec un cigare et du cognac. 
Photo d'archives
En 2014, la page Facebook de Michaël Simoneau-Meunier, alors détenu à Bordeaux, le montrait avec un cigare et du cognac.

De plus, ces appareils pourraient perturber les communications des policiers, pompiers et ambulanciers appelés à intervenir dans les environs.
 
Pour l’instant, le MSP «suit de près l’évolution des nouvelles technologies de détection d’ondes cellulaires et de brouillage d’ondes» avant de bouger, selon sa porte-parole, Louise Quintin.
 
La technologie actuelle pourrait toutefois être déployée à court terme à l’intérieur de prisons construites dans des secteurs plus isolés, comme à celles de Rivière-des-Prairies — où les gardiens ont saisi près de 300 cellulaires depuis trois ans — et de Québec.
 
Le gouvernement québécois réclamait cet outil depuis la spectaculaire évasion en hélicoptère de deux détenus de la prison de Saint-Jérôme, en mars 2013.
 
L’enquête avait permis d’établir que les fuyards s’étaient servis d’un téléphone cellulaire pour communiquer avec leurs présumés complices chargés d’organiser leur moyen de transport, à l’extérieur du centre de détention.
 
Les cellulaires permettent aussi à des criminels de continuer à diriger leurs opérations illicites sur le terrain à partir de leur cellule.
 
Il y a deux semaines, les gardiens de la prison de Bordeaux en ont saisi une vingtaine dans des ailes de détention où sont gardés les Hells Angels.
 

♦ Plusieurs détenus ont ridiculisé le système correctionnel, ces dernières années, en se prenant en photo avec leur cellulaire et en s’affichant sur des réseaux sociaux comme Facebook.

♦ Le prix pour se procurer un cellulaire en prison s’élève à 1500 $, d’après des détenus qui ont trempé dans cette contrebande.
 

Saisies en baisse au Québec

On fouille même les gardiens

L’augmentation des fouilles en prison, qui visent même les agents correctionnels en plus des détenus, a contribué à réduire la contrebande de cellulaires cette année.
 
L’introduction de «projets pilotes de fouille systématique du personnel et des personnes autorisées sont en cours dans certains établissements de détention», a précisé Louise Quintin, du ministère de la Sécurité publique, sans identifier ces prisons «pour des raisons de sécurité».
 
Elle a ajouté que des fouilles, menées de façon aléatoire ou ciblée, «sont effectuées quotidiennement» dans les ailes de détention.
 
Le président du Syndicat des agents de la paix en service correctionnel du Québec, Mathieu Lavoie, n’a pas répondu à nos demandes d’entrevue à ce sujet.
 
En chute libre à « RDP »
 
C’est à la prison de Rivière-des-Prairies que le ministère rapporte la baisse la plus marquée des saisies de téléphones intelligents...

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