jeudi 24 septembre 2015

Vienne - Prison : prise d'otage avec une brosse à dents

Poitiers/Vivonne. On en sait plus sur le premier preneur d’otage de l’histoire de la prison, en mai dernier. Entre armes blanches et grèves de la faim.

 
 Pascal Ritz, le premier preneur d'otage du centre pénitentiaire de Poitiers-Vivonne était de retour à Poitiers, mardi matin… par visioconférence dans la chambre de l'instruction du Palais de justice.

Sans avocat. Il contestait une prolongation de détention provisoire depuis sa prison de Mont-de-Marsan. Le 12 mai 2015, c'est lui qui avait placé une arme blanche sous la gorge d'un codétenu au niveau du Poste central de circulation (voire notre infographie).

Une brosse à dents avec une lame de rasoir

Pascal Ritz était équipé de débris de verre et d'une brosse à dents armée d'une lame de rasoir. Il avait deux motivations : un transfert dans une prison plus proche de son père, habitant en Normandie, et la remise d'un mandat qu'il n'avait pas reçu.

  Il s'était rendu au bout de deux heures. Le détenu pris en otage avait été choqué mais pas blessé. « Il a fait preuve d'un grand sang-froid », a précisé le président de la Chambre.

  A tel point que les policiers se sont demandés s'il n'était pas complice ! Pascal Ritz avait de la motivation pour deux. « Je réclamais un transfert depuis sept mois. Je fais régulièrement des grèves de la faim pour dénoncer mes conditions de détention. Au moment où je vous parle, je n'ai pas mangé depuis trois jours. J'ai été menacé de mort par les surveillants à Vivonne, harcelé pendant quinze mois. Vous savez, Monsieur le président, j'ai 46 ans et je ne me serai pas amusé à faire une prise d'otage pour le plaisir. Je subis une double peine : je suis éloigné de mon père et je n'ai pas droit au parloir depuis un an… », a-t-il expliqué aux juges.

 Détenu pour (beaucoup) d'autres causes à de longues années de prison, ce père de trois enfants au parcours atypique (il a été garçon d'étage, vendeur de prêt-à-porter, négociateur immobilier, vendeur d'alarme…) n'a pas, selon l'expertise psychiatrique, de pathologies identifiées. « Mais il fait preuve d'une certaine psychorigidité. »

Et l'avocat général n'a pas cru à la non-préméditation de son geste. « Comment peut-on décider d'une prise d'otage sans avoir préparé des armes blanches bien avant les faits ? Ça justifie une prolongation de détention provisoire. » La cour a confirmé. « Mais nous insistons sur l'urgence qu'il y a à clôturer le dossier. C'est un dossier simple », ont-ils précisé au détenu. Le juge d'instruction poitevin en jugera.

Détenus sur le toit : pas de poursuites

Sur le plan pénal, ils ne risquent rien...
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