Après Béziers, c'est à Marseille qu'un détenu se met en scène dans sa cellule
Le seul intérêt de la vidéo ? Pénétrer en direct dans une cellule, pour y deviner le quotidien et la détresse d'un détenu qui s'affichent en clair derrière son arrogance.
"Posey", un nom d'emprunt, c'est ce prisonnier du centre pénitentiaire des Baumettes, qui s'est mis en scène avant-hier soir dans le huis clos de sa détention, grâce à l'application "Periscope".
La même qu'avait déjà utilisée un autre détenu, à la prison de Béziers le mois dernier, ou encore le défenseur du PSG, Serge Aurier, sanctionné depuis pour avoir insulté son entraîneur et ses coéquipiers.
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Mais ce que dévoile aussi cette tranche de vie carcérale mise au grand jour, c'est l'incroyable facilité avec laquelle ces jeunes gens emprisonnés se moquent des autorités, grâce à des téléphones portables qui circulent presque naturellement depuis l'extérieur vers ce qui devrait rester un espace sanctuarisé.
"C'est plus facile depuis les nouvelles réglementations, déplore David Cucchietti, délégué local de la CGT-Surveillants pénitentiaires aux Baumettes.
Un nouveau texte de loi n'impose plus la fouille systématique des détenus aux parloirs. Du coup, c'est plus simple pour faire entrer les objets illicites. Et puis il y a les projections depuis l'extérieur. C'est une question de sécurité, mais aussi de budget."
Chaque année, environ mille téléphones sont saisis lors des différents contrôles ou fouilles qui sont organisés dans l'établissement. Des proches lors des parloirs, des "colis" envoyés dans la cour de promenade depuis la colline environnante : voilà les deux principales méthodes pour faire pénétrer les appareils, la drogue ou des couteaux, ce qui représente la principale menace pour la sécurité des agents et des autres détenus.
Pour Christelle Rotach, la directrice du centre pénitentiaire, la situation reste dépendante du financement : "C'est un arbitrage budgétaire qui permettrait de mettre en place la sécurisation du site. Certains sites sont équipés de brouilleurs de téléphones. Mais cela pose des problèmes de sécurité pour les services de secours, ainsi que pour le voisinage, qui pourrait aussi être concerné. Et puis, c'est un très gros investissement."
La directrice, qui va "saisir le procureur de la République" après la diffusion de la vidéo, doit faire face à un nouvelle épisode délicat après celui de la page Facebook, dévoilée en janvier 2015, et animée par des détenus se mettant aussi en scène avec du cannabis et des billets de banque. Pour l'heure, l'urgence est de limiter l'intrusion des couteaux, dont certains, à lame en céramique, passent sans difficulté la barrière des portiques de sécurité actuels.
La Provence
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