samedi 12 mars 2016

Vivonne - Trente mois pour une prise d'otage

Il a décidé de se défendre seul. De la prison de Mont-de-Marsan, où il a été transféré le 13 mai dernier après avoir pris en otage un autre détenu de Vivonne, Pascal Ritz, 46 ans, comparaissait jeudi devant le tribunal correctionnel, par le biais de la visioconférence.

Une prise d'otage de plus de quatre heures qui conduit à nouveau cet homme de 46 ans, dont près de dix passés derrière les barreaux, devant les juges.


Le 12 mai 2015, à 16 h 20, Pascal Ritz, qui sort de l'infirmerie, saisit au cou un autre détenu qui rentre de l'atelier et, sous l'œil des caméras de surveillance, lui plaque sur la jugulaire un morceau de verre cassé. Ritz ne connaît pratiquement pas son otage. Pour lui c'est « une monnaie d'échange ».

Liens commerciaux :




Contre quoi ? Difficile à comprendre exactement. Le détenu voudrait être rapproché de la Normandie. Il voudrait aussi être mieux traité par les surveillants : « J'ai mes torts. Mais que chacun assume les siens », se plaint-il.

 S'il n'est pas vraiment dérangé, Pascal Ritz est psychologiquement fragile. Entre Bordeaux, Vivonne et aujourd'hui Mont-de-Marsan, sa dernière détention est semée d'incidents, 16 en tout, plus ou moins graves dont, déjà, l'agression d'un codétenu.

 Hier, tout en exprimant des regrets pour son ancien otage, présent dans la salle à Poitiers, Pascal Ritz s'est surtout posé en victime de l'administration pénitentiaire : « Je suis obligé d'en arriver à une prise d'otage pour me faire entendre. C'est tout de même malheureux ! »

Le preneur d'otage affirme ne pas avoir prémédité son agression. La preuve : s'il l'avait préméditée, il aurait choisi un otage moins grand ! Le procureur Éric Virbel n'est pas convaincu : le tesson de bouteille, le gant blanc pour ne pas se blesser, plus une brosse à dents transformée en arme avec deux lames de rasoir enchâssées dedans, ça fait beaucoup pour un acte spontané. Il réclame trois ans de prison.

Le tribunal vise un tout petit peu plus bas : 30 mois, et accorde 1.000 € de dommages-intérêts au malheureux codétenu, qui en réclamait 5.000.

La Nouvelle République

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...