vendredi 23 mars 2018

Aux Baumettes, coups de couteau et lourd silence

Un procès sur une tentative d’assassinat doit faire la lumière sur les violences et les trafics à la prison de Marseille.

Aux Baumettes, coups de couteau et lourd silence

« Surveillant, il est en sang ! Ouvrez ! » Le 27 novembre 2014, des détenus enfermés dans une salle d’attente du bâtiment A de la prison des Baumettes tambourinent à la porte.



Lorsque les gardiens ouvrent, les lieux sont éclaboussés de sang. Seyni Demba, 20 ans, tient son abdomen d’où sort une partie de son intestin grêle. Il survivra à cette éventration et aux treize coups de couteau reçus sous les yeux d’une trentaine de détenus.

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Devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône qui le juge à partir de vendredi 23 mars pour cette tentative d’assassinat, Sabri Azzaz, 18 ans au moment des faits, contestera être celui qui tenait le couteau en céramique avec une lame de 8 centimètres. Le procès lèvera un coin du voile sur la difficulté de l’administration pénitentiaire à juguler la violence et les trafics en tous genres, qui font des coursives des Baumettes un lieu de grande insécurité.

La « rumeur » avait d’emblée désigné Sabri Azzaz même si, interrogés par les enquêteurs, les prisonniers présents disaient n’avoir rien vu, rien entendu. Une omerta générale : « J’ai juste vu le sang au sol », « je ne veux rien savoir de cette histoire », « je ne m’occupe que de ce qui me regarde ». Seyni Demba se trouve alors en détention provisoire pour meurtre en bande organisée, un règlement de comptes commis en 2011 dans une cité de Marseille, ce qui lui vaudra une condamnation, en 2016, à quinze ans de réclusion criminelle. Dans cette affaire, il avait mis en cause Eddy Tir – condamné à vingt-cinq ans de réclusion mais qui a fait appel – comme l’auteur des tirs de kalachnikov.

Guerre de territoires

Sur son lit d’hôpital, le jeune détenu rapporte les propos de Sabri Azzaz. « Il m’a dit : “J’ai eu Eddy au téléphone” et il m’a dit : “On passe en février [aux assises] et t’as intérêt à tout mettre sur ton dos”. » Seyni Demba explique que, face à son refus, Sabri Azzaz « est venu vers [lui]...

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