C’EST ENTRE DEUX surveillants pénitentiaires que John Bayer a pénétré ce mardi matin dans la salle d’audience du tribunal correctionnel de Bar-le-Duc. Celui-ci est en effet incarcéré depuis plusieurs mois.
Cette incarcération ne s’est pas vraiment écoulée comme un fleuve tranquille. Le 18 mai 2014, il profite d’une permission de sortie pour ne pas réintégrer la maison d’arrêt de Bar-le-Duc. Un mandat d’arrêt est rapidement délivré, mais le détenu en cavale reste introuvable. Le 16 septembre, il est interpellé à l’hôpital de Verdun où sa compagne vient d’accoucher.
Lors de son audition, l’homme, presque 31 ans, avait expliqué ne pas être retourné en prison pour protéger sa compagne. « Vous maintenez vos déclarations ? », s’enquiert la présidente du tribunal. « Oui, ma femme avait été menacée par une autre femme, mon ex, alors qu’elle était venue de voir au parloir à Bar-le-Duc », explique le détenu.Confiance violée
« Pourquoi n’a-t-elle pas prévenu les forces de l’ordre, elle aurait pu être protégée ? », questionne encore la magistrate. « Parce qu’elle avait peur », répond le prévenu qui, dans un hochement de tête reconnaît aussi avoir eu conscience qu’il était en état d’évasion. Avant de regretter.« Une évasion qui a duré quatre mois ! », ne manque pas de souligner Rémi Coutin, procureur de la République, tentant de faire un peu de pédagogie : « Quand on bénéficie d’une permission de sortir, la moindre des choses est de faire en sorte que cela se passe bien. Il a violé dans les grandes largeurs la confiance qui lui avait été accordée. Son comportement a fait avorter des projets d’aménagement de peine. » Le procureur en termine en requérant 8 mois de prison.
Une peine évidemment trop lourde pour l’avocate de la défense, Me Béatrice Creton...
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