jeudi 5 novembre 2015

Centre pénitentiaires : les syndicats maintiennent la pression

Le mouvement a été levé au niveau national mais à Bourg-en-Bresse comme dans quelques autres centres pénitentiaires, les personnels ont souhaité faire part de « revendications propres à certains établissements », souligne Stéphane Pieltant, secrétaire local UFAP-UNSA Justice.
 
Un mouvement porté par les syndicats FO et UFAP-UNSa Justice.
Des promesses ont bien été faites par le gouvernement en ce qui concerne les indemnités, « des promesses d’embauche également, mais dans le cadre d’un plan pluriannuel », regrette Manuel Ciges, secrétaire local SLP- FO. 
Ainsi que la promesse de revoir - « on ne sait pas encore de quelle manière » - l’article 57 qui permet plus de fouilles de détenus. Seuls quelques personnels particuliers (un médecin, une infirmière, un responsable cuisine) devaient être autorisés à pénétrer dans l’établissement.
 
Problèmes d’effectifs, sécurité, plan de lutte anti-terrorisme. Autant de sujets sensibles au centre pénitentiaire de Bourg-en-Bresse.
 
En ce qui concerne les effectifs, 15 départs sont annoncés en décembre. Une arrivée pour cause de mutation est prévue, qui devrait être complétée (une annonce non-officielle aurait été faite hier mercredi 4 novembre) par l’arrivée de 19 stagiaires (personnels qui sortent de l’école).
Un chiffre qui correspond à « un tiers de ce qu’il nous manque », ajoute Stéphane Pieltant. Les représentants des syndicats estiment à 70 environ le nombre de personnels manquant. Les effectifs officiels étant de 202, or l’établissement compterait aujourd’hui 150 agents.
« Caresser des petits lapins »

La sécurité est l’un des arguments de ces personnels mécontents. « Aucun des travaux de réparation des dégradations n’a été fait depuis le 1er août », poursuit le représentant UFAP-Unsa.
 
Et d’évoquer à titre d’exemple les caillebotis des fenêtres – panneaux qui forment une grille sensée empêcher les prisonniers de pratiquer les yo-yo d’une fenêtre à l’autre et de récupérer les projections – tous ou presque sont endommagés partiellement ou totalement. «Pour certains, on peut faire passer un écran TV ! », précise un représentant syndical.
Le matériel de communication et d’alarme des agents nécessiterait également d’être remplacé. Ceux-ci expliquent ne plus s’entendre lorsqu’ils se parlent à l’aide du matériel, et que le système d’alarme ne se déclencherait pas à tous les coups.
« Ballons, boxe, catamaran, caresser des petits lapins… C’est ainsi que le gouvernement espère lutter contre le terrorisme ».
 
Et à Bourg-en-Bresse, 10000€ auraient selon les syndicats, été dépensés en barres de musculation. « Un scandale ! » pour les représentants syndicaux. Des formations sont également organisées : « Une demi-journée à 25 pour apprendre à repérer des terroristes alors même que les spécialistes y parviennent difficilement », souligne ce syndicaliste.
Mieux vaudrait, selon ces membres du personnel, investir des sommes dans le renseignement, mais cela nécessiterait de disposer d’effectifs supplémentaires. « Lorsque l’on doit gérer deux étages comme cela arrive parfois, il est difficile de faire ce travail d’observation et d’information ».
 
Pneus brûlés, fumigènes, l’activité s’intensifie alors que l’heure avance.
 
Les manifestants se regroupent devant la porte. Aux alentours de 8h30, après que les pompiers aient éteint les flammes, et après une sommation par le commandant de police, les CRS interviennent.
Dans le calme, ils poussent les manifestants qui leur font face aux cris de : « On est chez nous », « Christiane, si tu savais, ta réforme… », « Du pognon pour les matons, moins de sous pour les voyous ! » ou encore « CRS avec nous ! » Vers 9 heures, les personnels qui attendaient devant les portes peuvent entrer pour rejoindre leur poste. Une manifestation déroulée sans incident, grâce, pour Michaël Chevier, directeur de cabinet du préfet, « au réel dialogue entre manifestants et autorités ».

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