jeudi 28 juin 2018

Caen. Cet ingénieur mutilait des chats, neuf mois de prison ferme

Un homme de 50 ans, brillant ingénieur, se muait, la nuit, autour de Caen, en prédateur de chats. 

Caen. Cet ingénieur mutilait des chats, neuf mois de prison ferme

Il était jugé ce mercredi 27 juin 2018 pour leur avoir cassé les pattes. Il a été condamné à dix-huit mois de prison, dont neuf avec sursis.



« Je regrette ce que j’ai fait. Sincèrement. »  Les remords de ce cadre supérieur dans une grande entreprise de la région caennaise, arrêté mardi au petit matin, semblent bien tardifs. Il était reproché à cet homme de 50 ans, au regard sombre, de quitter régulièrement le domicile familial, vers 23 h, se mettant en chasse, à bord de son grand monospace noir, de chats domestiques, errant dans les rues des communes autour de Caen. Et ce depuis début mai.  « J’essayais de les appâter avec de la nourriture,  explique-t-il dans le box du tribunal correctionnel de Caen.  Je les attrapais par le cou, les coinçais entre mes genoux. Puis je leur luxais, par torsion, deux ou quatre pattes. »

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Le prévenu s’exprime à voix basse, d’un ton monocorde. L’accusation le soupçonne de minimiser ses actes de cruauté : des pattes ont clairement été fracturées, des mâchoires aussi. Certains animaux ont été découverts en sang, des crocs arrachés. Seize, dont trois ont dû être euthanasiés, ont été identifiés au cours de l’enquête. Mais, le nombre total de victimes est sûrement plus important.

« Dr Jekyll et M. Hyde »

Comment cet ingénieur brillant, père de famille, en est-il arrivé là ? D’autant que lui-même est propriétaire d’un chien et d’un chat à qui il n’a jamais fait de mal.

« L’été dernier, en vacances au Portugal, j’ai été profondément mordu par un chat errant, alors que je préparais un barbecue »,  tente-t-il de justifier. Une raison médicale est également invoquée. Le médicament, qu’il prend à fortes doses depuis avril pour traiter un problème neurologique, est à l’origine de ses insomnies.

Et de ce dérapage incompréhensible ? L’experte psychiatre, qui l’a examiné, n’a conclu qu’à  « un trouble psychique, lié au manque de sommeil ».  Mais, ni l’abolition, ni même l’altération de son discernement n’ont été retenues : le prévenu est accessible à une sanction pénale.

Dans la salle d’audience, de nombreux propriétaires de chats expriment leur douleur, leur colère. L’un de leurs avocats pointe  « la perversion »  du prévenu, véritable Dr Jekyll et M. Hyde dont l’activité professionnelle ne pâtit visiblement pas de cette double vie.  « C’est un prédateur très organisé, parfaitement conscient des terribles souffrances infligées aux animaux. »

Fait troublant : sa présence, le 1er avril, au refuge de la SPA de Verson, dans la banlieue de Caen, a été démontrée. Mais, le coup de couteau mortel, porté à un chien, ce jour-là, ne lui est pas imputé.

Le parquet a requis deux ans de prison, dont un avec sursis, réclamant également son incarcération immédiate. Le tribunal l’a finalement condamné à dix-huit mois de prison, dont neuf avec sursis, mais pas de mandat de dépôt, ce qui signifie que la peine est aménageable.

Ouest-france 




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