Yves Mazards, le détenu qui n’avait pas réintégré la prison d’Eysses où il purgeait sa peine, a été condamné, hier, à dix mois de prison pour évasion.
Ce n'est pas une évasion à la Abel Ferrara. Personne n'est venu le chercher en hélicoptère, pas plus qu'on a dynamité les portes de la prison d'Eysses. Il n'empêche que pour ne pas avoir réintégré le 9 mai 2014, après une autorisation de sortie de dix jours, l'établissement pénitentiaire villeneuvois où il purgeait sa peine, Yves Mazards s'est retrouvé, mercredi, devant le tribunal correctionnel d'Agen.
Interpellé le 24 juillet dernier après une course-poursuite avec les gendarmes, il a donc été brièvement extrait de la prison où il avait été renvoyé il y a un mois, le temps de s'expliquer devant le président Pilling.
Aucune trace de racket
Le président note que l'évadé a toutefois pris soin de téléphoner à la maison d'arrêt d'Eysses pour indiquer qu'il ne souhaitait pas revenir, « se sentant en danger ». Mais que, grand seigneur, il a proposé de finir sa peine à la maison d'arrêt d'Agen.
"Soit je ne retournais pas à la prison, soit je finissais dans une boîte. Je n'ai pas craqué, j'ai pris une précaution"Sur le ton de la confidence, Ludovic Pilling s'inquiète de la parfaite lucidité du prévenu : « Vous saviez que vous alliez vous faire reprendre ? ». « Bien sûr », lui rétorque Yves Mazards. « Alors, c'est un calcul bizarre… », estime le président. Yves Mazards voit les choses sous un autre angle : « Je suis encore en vie ! ».
Aucune trace de racket ou de pressions quelconques dans son dossier pénitentiaire. D'après un courrier du directeur de la prison d'Eysses, Yves Mzards était même plutôt bien intégré. Quand le président s'attelle à l'énumération des délits qui agrémentent le casier judiciaire du prévenu, c'est en revanche une longue litanie. « Vous n'avez rien à ajouter à cette lecture fastidieuse ? Vos exploits commencent en 1992. ça va durer encore longtemps ? », s'impatiente Ludovic Pilling. « Ben, on va essayer que non, y'a un temps pour tout comme on dit », réplique goguenard le quadragénaire. « Oui, enchaîne le président sur le même ton, à un moment, vous serez vieux, sénile et grabataire. »
Le ministère public requiert dix mois de prison ferme. En dépit des protestations véhémentes de son conseil Me Isabelle Gillet, c'est la peine à laquelle Yves Mazards a été condamné.
Sud Ouest
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