lundi 2 septembre 2013

La maison d'arrêt de Douai mise sous tutelle budgétaire

La maison d'arrêt de Douai (Nord) a été placée sous tutelle budgétaire, après avoir dépensé son budget annuel dès les six premiers mois de l'année.

Photo prise en décembre 2002, de la façade de la prison de Douai (Nord)
L'information révélée ce dimanche par Le Parisien a été confirmée de sources concordantes à l'AFP. Dans une note de service datée du 22 juillet, que l'agence a pu consulter, le directeur d'établissement demande au personnel de la prison de "faire la chasse aux gaspillages" en veillant par exemple "à ce que les plaques chauffantes, les lumières soient éteintes" ou en vérifiant "que le robinet est bien fermé" dans les cellules.

La mise sous tutelle, intervenue début juillet selon une source pénitentiaire, signifie que les dépenses ne peuvent plus être engagées sans autorisation de la Direction interrégionale des services pénitentiaires (DISP) de Lille et que des économies doivent être faites "sur tous les postes", est-il précisé dans la note.

Une première si tôt dans l'année

"Il n'y a plus de budget depuis juin, juillet", explique Laurent Lefebvre, secrétaire local FO-Pénitentiaire, expliquant que depuis "deux, trois ans, on a du mal à tenir les budgets en fin d'année, mais si tôt dans l'année, qu'on se retrouve sans un euro devant nous, c'est vraiment la première fois".

"Cette année, on a encore perdu 25% par rapport à l'année dernière, et la population pénale augmente", a-t-il souligné. La maison d'arrêt de Douai, centenaire, compte environ 600 détenus pour 385 places. "Ce n'est pas une question de budgets explosés, mais les budgets sont en baisse cette année, par rapport aux engagements de dépenses", selon une source pénitentiaire, qui parle d'"une alerte" qui a incité la direction de l'établissement à "essayer de faire des économies sur la base du bon sens".

Plusieurs établissement dans cette situation selon les syndicats

Cette source évoque un "contexte budgétaire qui n'est pas facile", mais réfute toute incidence sur les conditions de détention pour la population pénale, la distribution des repas, entre autres.

"On n'a même plus l'argent pour payer la facture d'électricité, l'eau. Si demain, il y a un feu de cellule, on n'a même pas l'argent pour rénover (...) C'est quand même grave de devoir faire des devis pour acheter une boîte de crayons", s'est inquiété Laurent Lefebvre, dénonçant une "situation dramatique" qui "joue sur la sécurité" des surveillants.

Pour Frédéric Charlet, secrétaire régional adjoint de l'UFAP-UNSa Justice, ces problèmes budgétaires touchent "plusieurs établissements" de par la "volonté de réaliser des économies" pour "finir l'année".

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