Ils ont violé leur petit garçon de 4 ans à plusieurs reprises, l'un et l'autre,  la mère chez elle, le père au parloir de la prison où il était détenu: c'est un  drame insensé qui est jugé à compter de ce lundi à Strasbourg.  

Viols répétés, notamment au parloir de la prison, multiples  agressions sexuelles enregistrées sur vidéos: c'est pour ce  calvaire imposé à un petit garçon de 4 ans que comparaissent ce lundi, devant  les assises du Bas-Rhin, à Strasbourg, la propre mère et le beau-père de  l'enfant. 
Après avoir changé plusieurs fois de versions au cours de l'enquête, Lionel Barthélémy a finalement reconnu avoir  abusé du fils de sa compagne lors d'une visite à Toul  (54), en février 2010. 
Incarcéré depuis août 2009, l'homme, que les experts psychiatriques décrivent  comme agressif à tendances schizophrènes, purgeait une peine de trois ans pour  des violences sur son ex-compagne. 
Il aurait bénéficié de l'aide de sa compagne - la mère du garçon, à l'époque  enceinte depuis environ 6 mois d'une petite fille, que son compagnon n'a pas  reconnue.  
Ce jour-là, dans le parloir, Sabrina Bonner aurait fait mettre à genoux son fils  sur une chaise, avant de lui bander les yeux avec son écharpe, puis l'aurait  maintenu par les bras pendant que son beau-père le violait. 
"Mme Bonner s'est rendue complice du crime en conduisant son fils au parloir par deux fois  dans la même journée: une fois le matin où il y a eu un premier viol et une  seconde fois l'après-midi en sachant parfaitement ce qui allait à nouveau se  produire", a déploré Me Yannick Pheulpin, agissant au nom de l'association Themis,  représentant légal du petit garçon. 
Les surveillants de la prison ne sont pas intervenus, ils  n'ont même rien constaté. Des sacs poubelle obstruaient la porte vitrée du  parloir de cette prison où, comme dans d'autres établissements pénitentiaires,  selon les avocats, une certaine tolérance est acceptée pendant les visites  conjugales. 
Me Pheulpin envisage déjà "d'assigner le centre de détention de Toul en responsabilité à la  fin du procès aux assises".  
Des preuves du viol filmées
De son propre aveu, la mère se serait elle-même livrée à plusieurs  viols et agressions sexuelles sur son fils entre 2009 et  2010. 
Peu avant la remise en liberté de son compagnon, poussée par la peur ou la  culpabilité, selon les versions, Sabrina Bonner s'était présentée volontairement  à la brigade de gendarmerie de Wissembourg (67), le 30 mai 2011. 
Selon l'un de ses avocats, Me Dominique Bergmann, elle aurait toujours agi sous le  coup de la menace et des instructions données par son compagnon depuis sa  cellule à l'aide d'un téléphone portable. 
"Mon client reconnaît le viol au parloir, un acte accompli à l'initiative de  Mme Bonner. Mais il nie les autres faits et sa complicité dans les autres  viols", affirme de son côté l'avocat de Lionel Barthélémy, Me Matthieu  Airoldi. 
Selon les enquêteurs, le téléphone portable aurait également servi au détenu  à écouter en direct l'un des viols pratiqués par la mère, une hypothèse attestée  par une vidéo. 
Images insoutenables
De nombreuses vidéos contenant des images de viols et  d'agressions sexuelles mettant en scène la mère et l'enfant ont en effet été  retrouvées lors des perquisitions. 
A plusieurs reprises, Sabrina Bonner se serait elle-même filmée avec son  téléphone portable et aurait fait parvenir les cartes à puce au beau-père du  jeune garçon en détention. 
Ces images insoutenables, comme s'accordent à le reconnaître les avocats des  trois parties, devraient être présentées aux jurés mardi. 
Le représentant du petit garçon ne l'a pas demandé, mais le  juge pourrait imposer un huis clos partiel, notamment pendant la diffusion de  ces images. 
Selon son avocat Dominique Bergmann, la jeune femme est "totalement  consciente (de la gravité des faits reprochés). Elle ne cherchera pas à  minimiser sa responsabilité et elle se prépare maintenant à affronter trois  jours d'un procès terrible". 
Le petit garçon, aujourd'hui âgé de huit ans, a été placé en foyer  d'accueil. 
Les deux accusés, en détention provisoire depuis le 1er juin 2011, encourent  20 ans d'emprisonnement. 
 

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