jeudi 14 avril 2016

Faute de personnel, les détenus de Liancourt moins surveillés lors des transferts

La grogne monte au sein du personnel du pôle de rattachement des extractions judiciaires (PREJ) du centre pénitentiaire de Liancourt.

Liancourt. Le personnel chargé des extractions judiciaires dénonce ses conditions de travail, notamment le non-renouvellement d’une partie des effectifs.

Alors que les vacances de postes atteignent les 47 %, le syndicat Force ouvrière (FO) tire la sonnette d’alarme.

Cette partie du personnel est en charge du transfert des détenus vers une autorité judiciaire.

Autrefois réservé aux membres de la police et de la gendarmerie, c’est aujourd’hui l’administration pénitentiaire qui en a la charge, dans un processus engagé depuis 2012 en Picardie. A la suite de ce changement, le PREJ de Liancourt voit s’opérer, en 2015, plusieurs mutations qui font chuter ses effectifs de 28 à 15 personnes, pour la même charge de travail.

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« Cette partie du personnel est de plus en plus sollicitée, car si les effectifs ont fortement baissé, les sollicitations des magistrats, elles, ne baissent pas », pointe Jérémy Jeanniot, secrétaire local FO au centre pénitentiaire de Liancourt.

Jacques* fait partie du PREJ de Liancourt. Comme ses collègues, il est en première ligne et constate la dégradation de ses conditions de travail.

« Cela devient très difficile, tant dans la gestion que dans nos missions, estime-t-il. Nous sommes obligés, certaines fois, de partir à deux pour un prisonnier, au lieu de trois habituellement. Vu la situation, nous devons affiner au mieux les effectifs pour pallier les différentes missions. Nous ne sommes pas hors des clous, mais la ligne est facilement franchissable. »

Les répercussions ne sont pas que morales. Elles sont aussi financières.

Alors que le maximum d’heures supplémentaires est fixé à 108 par trimestre, certains dépassent ce quota de 20 ou 30 heures. Problème : tout dépassement n’est payé qu’au trimestre suivant et si la situation actuelle reste inchangée, le paiement sera reporté à chaque trimestre.

« Heureusement, le personnel est courageux, investi et modulable dans ses horaires, mais ça ne peut plus durer. Tout ce système engendre de la fatigue et, au bout d’un moment, les corps vont lâcher. » Contactée, la direction de l’administration pénitentiaire n’a pas donné suite à notre demande.
*Le prénom a été changé

Le Parisien

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