jeudi 28 avril 2016

Personnels pénitentiaires: l'exécutif multiplie les gestes

Décidément, on voit que 2017 approche... Flattez-moi mon bon Blase...

Invitation au défilé du 14 juillet, réception à l’Élysée, créations de postes et fouilles en prison: l'exécutif multiplie les gestes envers les personnels pénitentiaires, qui se sentaient délaissés depuis le début du quinquennat.

L'annonce est symbolique, mais pèse lourd pour celles et ceux qui se sentent, à croire leurs syndicats, traités en "fonctionnaires de seconde zone": les surveillants de prison vont cette année, pour la première fois, participer au défilé du 14 juillet sur les Champs-Élysées.

Le Garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas est allé l'annoncer à Agen, lors d'une visite de l’École nationale de l'administration pénitentiaire (ENAP).

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Le ministre dit avoir fait cette proposition au président de la République "comme ultime marque de confiance". "La troisième force de sécurité que vous intégrez défilera aux côtés des armées, de la police et de la gendarmerie nationale", "une reconnaissance éclatante de la considération que notre nation doit avoir pour vous", a-t-il déclaré.
 
Les prisons françaises comptent plus de 27.000 surveillants. M. Urvoas avait déjà annoncé lundi, après avoir rencontré des syndicats pénitentiaires, que ces derniers seraient reçus "au début du mois de mai" par François Hollande, comme ils le réclamaient.

Cette réunion en tout début de semaine à Paris a servi à faire le point sur un bataillon de mesures annoncées en décembre, notamment des créations de postes et des mesures indemnitaires.

M. Urvoas a précisé mercredi: "L'année dernière nous avons recruté un peu plus de 2.000 surveillants. L'année prochaine nous en recruterons 2.500", une augmentation "considérable" selon lui.

Il a promis par ailleurs un "séminaire national" en juillet pour évoquer les questions de "métier et formation" des personnels pénitentiaires.

A l'issue de cette rencontre lundi, les divers syndicats s'étaient, dans un communiqué commun, dits "confiants" sur le respect des promesses faites.

- Fouilles au corps -

C'est aussi sur le plan législatif que l'exécutif tend la main aux surveillants de prison, en soutenant une réintroduction, certes ciblée et strictement encadrée, des fouilles au corps collectives dans les prisons, pour lutter contre les trafics d'armes, de drogue, de téléphones. Tout en respectant, M. Urvoas l'assure, les principes posés par la Cour européenne des droits de l'homme.

La CGT Pénitentiaire a estimé que le texte soutenu par M. Urvoas, un amendement à l'article 57 de la loi pénitentiaire, était "solide et équilibré", à défaut de pouvoir acheter les centaines de portiques de détection très coûteux qui permettraient de renoncer aux fouilles.

De manière générale, l'un des représentants du syndicat, Alexis Grandhaie, veut croire à une "bonne dynamique" enclenchée depuis sa nomination fin janvier par le Garde des Sceaux, auquel il trouve le "goût du service public." Là où la précédente ministre de la Justice Christiane Taubira faisait, selon lui, le "service minimum" pour tout ce qui concerne les prisons.

"C'est dommage", souffle le syndicaliste, qui ne cache pas son admiration pour cette "sacrée bonne femme".

Mais de là à dire que Jean-Jacques Urvoas fait un sans-faute, il y a un pas que M. Grandhaie ne franchit pas. Il pointe notamment mercredi une "faute de communication" dans l'annonce faite par le ministre, depuis Agen, d'une fermeture rapide de la maison centrale de Clairveaux (Aube).

Cette prison, extrêmement vétuste, va "vite" fermer, a dit M. Urvoas. "On ne demande pas le maintien de Clairveaux, qui est une ruine", mais "il aurait dû y avoir une discussion avec les collègues sur place et les acteurs locaux", selon le syndicaliste.

L'Obs

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