C’est une cérémonie empreinte d’émotion, qui s’est tenue ce vendredi après-midi dans une cour du centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin.
Le nouveau chef d’établissement Pascal Bruneau a officiellement été installé dans ses fonctions, en présence de nombreuses personnalités du département.
La présence de deux femmes était particulièrement émouvante pour le personnel pénitentiaire, celle des deux Premières Surveillantes, victimes d’une tentative d’assassinat le matin du dimanche 17 janvier dernier.
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Une voiture les a délibérément percutées, sur le parking de la prison. L’une d’elles avait été héliportée dans un état grave jusqu’à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre. Deux mois et demi après les faits, les enquêteurs de la Direction régionale de la police judiciaire de Versailles n’ont interpellé personne.
Dès les premières lignes de son discours, André Sanchez, le directeur interrégional des services pénitentiaires de Paris-Ile-de-France, leur a rendu hommage : «C’est dans une chambre d’hôpital que nous nous sommes rencontrés la dernière fois. C’est dire la joie qui est la mienne, et celle de tous, de vous voir aujourd’hui parmi nous. Le courage dont vous avez fait preuve mérite notre admiration ».
Jeanic, âgée de 56 ans, qui se déplace avec des béquilles, était assise pendant le discours. Sa collègue Suzelle, âgée de 37 ans, était debout derrière elle. Toutes deux sont encore convalescentes. A l’issue de la cérémonie, André Sanchez, Pascal Bruneau et le préfet Jean-Luc Marx sont allés à leur recontre. Suivis par tous les surveillants, pressés de serrer dans leurs bras ces deux collègues, qui ne sont pas revenues à la prison depuis le drame. «Je suis heureuse de les retrouver», confiait timidement Jeanic, qui a éprouvé des difficultés à traverser le parking où elle a été renversée.
Le matin du drame, aucune des deux caméras installées à l’entrée de la prison n’a enregistré l’agression. «Nous sommes en colère. De vraies caméras doivent être installées et les travaux n’ont toujours pas démarré», soulignent David Deruelle, de FO, et Damien Trupenne, de la CGT, «heureux» de revoir leurs collègues.
Selon André Sanchez, «le projet est validé et budgété».
Dans son discours, le directeur interrégional a annoncé l’arrivée de vingt stagiaires dans cette prison, qui souffre d’une surpopulation de 176 % en maison d’arrêt et d’un manque de personnel. Aujourd’hui, 922 personnes sont hébergées dans un centre de détention et deux maisons d’arrêt.
Pascal Bruneau est le nouveau directeur de la prison
C’est le 1er février que Pascal Bruneau a pris ses fonctions de chef d’établissement du centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin. « C’est un établissement bien rodé, qui tourne bien », confie-t-il, avant de reconnaître qu’il a « un parcours un peu particulier ».
Pascal Bruneau, âgé de 54 ans, est entré dans l’administration pénitentiaire en 2006, après une carrière de près de vingt ans dans l’armée. Son premier contact avec le milieu carcéral remonte en fait à 2000 : à l’époque, alors qu’il est agent contractuel de la collectivité de Mayotte, il est mis à la disposition de la maison d’arrêt de Majicavo, en tant qu’adjoint du directeur.
Depuis, il a occupé des postes d’adjoint au centre de détention d’Eysses (Lot-et-Garonne) et à la prison de Remire Montjoly (Guyane), avant de revenir à celle de Majicavo en tant que chef d’établissement.
Le Parisien
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