C’est la première étude sur la mortalité des agents pénitentiaires en France.
Réalisée par l’Institut de veille sanitaire (InVS) en partenariat avec l’administration pénitentiaire, ce travail analyse les causes de décès des agents et ex-agents pénitentiaires sur la période 1990-2008. Détails.
Au 1er janvier 2012, l’administration pénitentiaire française comptait 35 420 agents répartis dans cinq filières professionnelles : surveillance, insertion et probation, administration, service technique et encadrement. Cette étude sur les causes de la mortalité inclut également les anciens employés de cette administration, partis à la retraite dans cette période. Au total donc, 43 665 personnes, dont 32 728 hommes et 11 137 femmes, ont fait l’objet de ce travail.
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Parmi les 1 754 décès recensés en 18 ans, « les tumeurs malignes représentent la première cause de mortalité (1 décès sur 3), devant les morts violentes – accidents, suicides (1 sur 5) et les maladies cardiovasculaires (1 sur 6) », observent les auteurs.
« Ces résultats ne révèlent pas de surmortalité toutes causes confondues chez les agents pénitentiaires par rapport à la population française. »
Des conditions de travail difficiles
En revanche, « l’étude documente un excès significatif de suicide chez les surveillants pénitentiaires et les adjoints techniques, par rapport à la population générale ». Cet excès est estimé à 21%.
Une observation d’importance puisque le métier de surveillant est le plus représenté dans cette administration, tant chez les hommes (89%) que chez les femmes (46%).
Certes les données disponibles ne permettent pas d’évaluer si l’origine est principalement liée à des facteurs professionnels ou personnels. Mais « le fait de travailler en prison représente pour la majorité des agents un environnement de travail particulier », soulignent les auteurs.
Ces professionnels sont en effet « exposés à des nuisances multiples et spécifiques, inhérentes à leurs missions (stress, sentiment d’insécurité, etc…) ».
Quoi qu’il en soit, « ces résultats renforcent l’intérêt de continuer les mesures de prévention sur le suicide, de poursuivre la mise en place d’un système de surveillance sanitaire », concluent-ils.
La Dépêche
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