Après le suicide de Romain Farina, écroué et accusé d'agressions sexuelles sur des élèves de CP à l'école de Villefontaine (Isère), une note de service interne confirme la suppression de la ronde nocturne entre 1 heure et 3 heures dans la nuit de lundi à mardi à la prison de Lyon-Corbas.
Depuis le suicide de Romain Farina, dans la nuit de lundi à mardi, dans sa cellule de la maison d'arrêt de Lyon-Corbas (Métropole de Lyon), une enquête administrative et judiciaire a été ouverte pour comprendre comment l'ancien directeur de l'école de Villefontaine (Isère), en détention pour des actes de pédophilie sur ses élèves, a pu mettre fin à ses jours alors qu'il faisait l'objet d'une surveillance renforcée depuis qu'il avait tenté de mettre fin à ses jours en août 2015.
Une note interne pour alléger la surveillance nocturne
Liens commerciaux :
Romain Farina faisait-il vraiment l'objet d'une surveillance renforcée ? Si des familles en doutent, une note interne de l’administration pénitentiaire vient appuyer ce sentiment. Elle aurait permis aux surveillants de supprimer une ronde de nuit en cas de manque de personnel, le passage effectué auprès des détenus entre 1 heure et 3 heures du matin. Dans la nuit de lundi à mardi, la nuit ou l'enseignant s'est suicidé, cette ronde a bel et bien été supprimée.
Une surveillance "en mode dégradé"
D'après le syndicat de gardiens Ufap-Unsa, cette note de service interne à la prison de Lyon-Corbas existe depuis un an. Elle a permis la suppression de la ronde qui doit être effectuée dans le créneau entre 1 heure et 3 heures du matin, mais pas systématiquement. Cette mesure, selon un syndicaliste, c'est l'administration pénitentiaire qui l'a prise afin de limiter la production d'heures supplémentaires. Les services sont organisés en mode dégradé, avec moins de personnel. Ainsi, il n'est pas rare non plus, selon lui, de voir des cours de promenades qui ne sont plus surveillées du tout, avec les risques que cela peut comporter pour les détenus et le personnel. Cette situation n'est pas propre à la prison de Lyon-Corbas. Elle est généralisée.
Une ronde pas effectuée par manque d'effectifs cette nuit-là, cette information est plausible pour le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, qui affirme que l'administration pénitentiaire est dans une logique de recrutement. Le Garde des Sceaux a aussi rappelé qu'un détenu qui veut se suicider pourra finir par le faire avec n'importe quels moyens. Mardi, le ministère de la Justice avait affirmé dans un communiqué "sa détermination pour avancer avec l'administration pénitentiaire vers un renforcement des mesures spécifiques de prévention des risques de suicides dans les milieux pénitentiaires".
Rien à se reprocher
Lire la suite sur France Bleu
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire