vendredi 21 décembre 2018

Il agresse un codétenu de la prison de Liancourt et diffuse la vidéo sur internet

Pour avoir violenté un codétenu au centre pénitentiaire et diffusé la scène filmée, l’homme a été condamné ce vendredi au tribunal de Beauvais.

Il agresse un codétenu de la prison de Liancourt et diffuse la vidéo sur internet

Ses vidéos postées sur les réseaux sociaux ne l’ont pas mené aux portes du cinéma mais à la barre du tribunal correctionnel de Beauvais.



Ce détenu, « cascadeur », comme il le prétend, a fait parler de lui pour avoir posté sur internet depuis l’été dernier différents petits films « acrobatiques », précise même son avocat Me Najsztat. On le voit, la plupart du temps, en pleine démonstration de force, muscles apparents. « Il aurait voulu être derrière les caméras s’il avait eu une autre vie », défend Me Najsztat.

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Sauf que cultiver son image de détenu athlétique ou encore dénoncer les conditions de vie en prison, avec un portable, derrière l’enceinte, reste illégal.

Le 7 août dernier, c’est une vidéo particulièrement violente qui a intéressé l’administration pénitentiaire.

On y voit L.H., 1,68 m, s’en prendre férocement à coups de pieds et de poings à un codétenu. La scène est filmée quelques minutes dans l’une des salles d’activités du centre pénitentiaire de Liancourt, puis diffusée sur un réseau social.

La victime, pour lequel le médecin a prononcé trois jours d’interruption temporaire de travail, réplique à peine. Les prisonniers, témoins pourtant, ne s’interposent pas. D’ailleurs peu d’entre eux ont voulu témoigner après les faits. « Le mur du silence », selon l’expression du président du tribunal correctionnel, a agi.

« Le prévenu continue de se moquer de la justice »

C’est pour lui réclamer la dette de cigarettes qu’il lui devait que L.H. explique s’en être pris à ce voisin de cellule. « Quand il veut une clope, il m’appelle. C’est un grand gaillard, son casier est pire que le mien », raconte le prévenu, présenté ce vendredi en comparution immédiate. Sa victime a une autre version : il aurait refusé de garder le téléphone portable qui sert au prévenu à poster des vidéos, ce que ce dernier n’aurait pas supporté. « On m’a dit que j’étais une balance, j’ai demandé à changer d’établissement », raconte le détenu agressé, qui depuis est placé à l’isolement.

Les gardiens n’ont jamais mis la main sur un téléphone dans la cellule de L.H. Prudent, il le confierait à d’autres détenus, l’un d’eux est même passé en commission de discipline pour ces faits.

« Non, je ne cherche pas à faire garder mon téléphone puisque je publie moi-même les vidéos », rétorque le prévenu, 14 mentions à son casier judiciaire. « Certains films sont aussi postés de l’extérieur, il continue de se moquer de la justice », insiste la substitut du procureur de la République. Libérable en septembre 2019, L.H. dormira 18 mois de plus en détention, ce qui représente sa peine prononcée ce vendredi pour recel et violences.

Courrier Picard


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