vendredi 6 septembre 2013

Belgique - La prison à domicile avec téléphone? «Inefficace» dit un ex-détenu de Dolhain

Fini l’impunité pour les gens condamnés à des peines de prison de moins de 8 mois. Grâce au système de surveillance électronique par reconnaissance vocale, en clair l’obligation de rester chez soi et de s’identifier par téléphone, toutes les peines sont dorénavant appliquées en Belgique, depuis 5 mois. Sauf que selon Patrick (prénom d’emprunt), un Dolhaintois qui vient de bénéficier du système, il ne fonctionne pas. Il n’y aurait pas assez de contrôle. Mais du côté des maisons de justice, on défend le système.
 
 La ministre de la Justice et le « téléphone » placé chez les détenus.
La ministre de la Justice et le « téléphone » placé chez les détenus.

Patrick (prénom d’emprunt), de Dolhain, a fini de purger sa peine après une condamnation à 30 mois de prison pour vols. Il l’a purgée en bonne partie chez lui, mais sans bracelet électronique. Il a pu bénéficier du nouveau système de surveillance électronique par reconnaissance vocale. Il devait rester chez lui et s’identifier par téléphone à un logiciel, qui téléphone de manière aléatoire.
 
Mais ce système, Patrick le trouve inefficace car… pas assez strict. «  Je ne râle pas en tant que justiciable, mais en tant que citoyen. On dit que dorénavant, les petites peines sont appliquées, mais c’est de la poudre aux yeux ! Moi, j’étais contrôlé quatre fois par jour, entre 6 et 8 h et entre 20 et 22 h, car je travaille. Mais en journée, personne ne contrôlait où j’étais. Ni la nuit.  »
 
Si ce système a été créé, c’était justement pour avoir quelque chose de souple et rapide à installer. Par rapport à la situation précédente où les peines de moins de 8 mois n’étaient pas du tout purgées, c’est de toute façon un mieux. «  Ce système, on l’utilise de préférence pour des gens qui ne travaillent pas, explique Pierre-Daniel Dufranne, directeur adjoint au Centre National de la Surveillance Électronique. En général les appels commencent à 6 h. De 8 à 12 h la personne est libre de faire des démarches administratives, ses courses… Et à partir de 12 h jusqu’à 22 h, les appels reprennent de manière aléatoire. Ils s’arrêtent à 22 h car il faut respecter le temps de sommeil des personnes.  »
 
En temps normal, le détenu à domicile est donc davantage contrôlé que quatre fois comme l’était Patrick. Et par rapport au manque de suivi et au caractère trop « gentil » de la mesure : «  Si le détenu ne répond pas une fois, il a un rappel, la deuxième fois un avertissement, la troisième fois on supprime une partie de son temps libre et après, on fait rapport au directeur de prison, qui peut prolonger la détention à domicile… ou ordonner la réincarcération. Ce qui s’est passé ici. Donc la réaction était quand même là  », répond le directeur adjoint du CNSE.
 
C’est moins coûteux que la prison : une journée en prison coûte 130 euros à l’État, contre 38 euros pour une journée de surveillance électronique.
www.lameuse.be

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