vendredi 6 septembre 2013

Récidive - Persona non grata à Vesoul

Il était sorti de prison depuis trois semaines. « Une libération brutale, sans suivi », estime son avocat, Me Hakkar.
 
Persona non grata à Vesoul
 
Karim Bahloul a 27 ans ; il en a passé 8,5 en détention, lui a rappelé mardi le juge Fernand Kato. « Gavé de prison », selon l’expression même du prévenu. Qui y retourne pour 21 mois. À sa sortie, le Vésulien n’en sera plus un puisqu’il lui est désormais interdit de paraître à Vesoul.
Le 23 juillet dernier, place du 11e-Chasseurs, sa conduite nerveuse n’a pas manqué d’interpeller un policier alors en civil. Il est aux environs de minuit et Karim se fait remarquer en prenant un sens interdit et, pire, en risquant de renverser un couple et son enfant. « On a dû sauter de côté pour ne pas être écrasé par la voiture », expliquera le témoin effrayé.
 
Le policier va verbalement interpeller le conducteur, qu’il reconnaît, et l’inciter à venir s’expliquer immédiatement au commissariat. Karim ne l’entend pas de cette oreille. Le policier relève des outrages ; le conducteur redémarre.

« Tout le monde en a pris pour son grade »

Le jeune homme répondra à l’invitation le lendemain. Les choses vont s’envenimer dans sa tête lorsque les forces de l’ordre le placent en garde à vue avant de l’informer que les faits qui lui sont reprochés l’engagent tout droit vers une procédure de comparution immédiate.
 
Lors de son jugement, le 29 juillet, « tout le monde en a pris pour son grade », rappelle la procureure Julie Bressand. « Je sortais de prison, j’ai pété un plomb », admet aujourd’hui le prévenu. En effet, il avait aussi commencé à attaquer avec les dents le dossier du fauteuil sur lequel il était assis et tenté d’avaler la mousse du siège… Puis, devant la maison d’arrêt de Vesoul, il avait réussi à échapper à la vigilance de son escorte pour prendre la fuite, menotté. Les forces de l’ordre n’avaient pas mis longtemps à lui remettre la main dessus.
 
Coup de folie ? Une expertise psychiatrique a relevé « des troubles organisationnels de la personnalité ». Il est dit aussi que depuis, Karim accepte son traitement et, souligne le Dr Claden, « il n’est pas impossible qu’il puisse se stabiliser ».
 
Le parquet réclamait, en plus de soins et d’une interdiction de paraître à Vesoul, trois ans de prison à son encontre dont deux avec sursis. Et six mois ferme de plus pour l’évasion. La décision du tribunal a été équivalente.

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