Sécurité. Erwan Binet et Joëlle Huillier, députés PS de l’Isère ont visité la prison de Corbas. Si les débuts ont été difficiles, ils jugent que les conditions se sont améliorées.
Ce n’est pas tous les jours que deux députés viennent visiter la prison de Corbas. C’est ce qui s’est passé mercredi après-midi, à la maison d’arrêt de Corbas. Et ce doit même être une des seules fois depuis la mise en service de l’équipement en mai 2009.
« C’est un privilège qu’ont les parlementaires : ils peuvent appeler le directeur et convenir d’un rendez-vous pour visiter les lieux.
« Les détenus ont vocation à sortir »
Le dirigeant est obligé d’accepter » confie Erwan Binet, député PS de l’Isère, circonscription de Vienne, connu nationalement pour être le rapporteur de la loi sur le mariage pour tous. Plus localement, les habitants de Mions, commune frontalière de Corbas, le connaissent pour avoir été le directeur de cabinet du maire PS Paul Serres jusqu’en 2008.
Pour lui, il s’agissait d’une première après sa victoire aux législatives de 2012. En revanche, pour sa collègue Joëlle Huillier, également députée PS de l’Isère, sur la circonscription de Villefontaine, non. « J’avais visité Saint-Quentin-Fallavier juste après ma victoire en juin 2012 car j’avais tout de suite été saisie de problèmes de violences dans cette prison. On est aussi allé voir cet établissement juste avant Corbas. Ce sont les deux établissements qui accueillent les populations à emprisonner des tribunaux de Bourgoin-Jallieu et Vienne qui sont de notre ressort » relate celle qui, au niveau national, fait partie du groupe de travail sur les conditions carcérales.
Les deux députés, venus pour nourrir les débats actuels sur les enjeux de l’administration pénitentiaire et de la prochaine reforme de la politique pénale, ne sont pas ressortis avec toutes les réponses, mais ont pu se rendre compte d’un certain nombre de choses. « On se pose par exemple la question du temps en prison. On a trouvé des personnels très soucieux de le rendre utile pour les détenus. Ces derniers ont vocation à sortir » explique Erwan Binet.
De son côté, Joëlle Huillier a tenu à dire qu’elle avait trouvé de l’humanité. « J’ai été saisie. On sent des gens en souffrance, contrairement à Saint-Quentin. On sent qu’il y a ici une vraie équipe. Je n’ai pas vu de détenus excités. Les propos que m’a tenus le directeur sont très humanistes. Il y a une prise en considération », détaille la députée de Villefontaine, tout en précisant avoir surtout visité la prison pour femmes.
Erwan Binet rappelle qu’il y a eu une série de problèmes lors de la mise en service en mai 2009 : « Cela a été un traumatisme très fort pour les personnels. Depuis, il y a eu énormément d’efforts réalisés. Le taux de suicide a beaucoup diminué ».
A côté, les deux parlementaires ont évoqué le partenariat public-privé qui régit la maison d’arrêt. « On contrôle l’utilisation de l’argent public. Toutes les prestations de maintenance sont privées. Ce partenariat est critiquable et je ne le préconise pas pour l’avenir » assure Erwan Binet.
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