mercredi 11 septembre 2013

Prison de Perpignan - les surveillants refusent la fin de la fouille systématique

La fin de la fouille systématique des détenus était prévue dans une loi de 2009. La mesure n'entre en application que maintenant. Mais les surveillants pénitentiaires la rejettent : ils ont bloqué la prison de Perpignan ce mercredi en signe de protestation. Ils craignent notamment pour la sécurité au sein des prisons. 
                               
La prison de Perpignan bloquée par les grévistes 
Une soixantaine de surveillants pénitentiaires s'est mobilisée ce mercredi matin devant les portes de la prison de Perpignan. Ils protestent contre une mesure prévue dans une loi de 2009 et qui doit entrer en application dans le courant du mois de septembre - dès ce jeudi en ce qui concerne l'établissement de Béziers - : la suppression de la fouille systématique des détenus.

Jusqu'ici, chaque détenu qui entrait en contact avec l'extérieur, à l'occasion des parloirs avec la famille par exemple, était ensuite systématiquement fouillé. C'est fini : les fouilles deviennent aléatoires et ciblent quelques détenus en particulier, les plus dangereux ou les plus créateurs de problèmes au sein de l'établissement.
"Cette suppression des fouilles est intolérable"
Une situation que les surveillants pénitentiaires dénoncent. En effet, alors que les fouilles systématiques sont encore en vigueur pour quelques jours, les gardiens trouvent déjà dans les cellules, de la drogue ou des téléphones portables introduits illégalement dans la prison. Ils craignent que la fin des fouilles n'engendre une prolifération de ces entrées illégales d'objets interdits : explosifs, couteaux céramiques et autres armes. Les surveillants pénitentiaires ont peur pour leur sécurité, que cette situation compromette "le semblant d'ordre" qui régnait dans la prison et ne provoque davantage encore de règlements de comptes entre détenus.
 
Pour dénoncer ces fouilles devenues aléatoires, "itinérantes", les grévistes ont incendié une caravane, symbole de ces pièces de fouilles appelées à devenir "fantômes".
 
Ce mercredi, le blocage de la prison a duré quatre heures environ. Les grévistes ont décidé d'eux-mêmes de rétablir l'entrée au centre pénitentiaire de Perpignan. Et c'est leur première victoire : décider de la fin du mouvement sans avoir été délogés par les forces de l'ordre. Mais ils restent déterminés. La surpopulation carcérale, le manque d'effectifs de surveillants et maintenant la fin de la fouille systématique sont autant de raisons pour eux de rester mobilisés pour la défense de leur profession.
 
France Bleu

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