mardi 3 septembre 2013

Tour de vis budgétaire à la maison d'arrêt de Douai

Mise sous tutelle budgétaire, ou "banale" procédure de contrôle lié à une "surchauffe" des dépenses ? A la maison d'arrêt de Douai (Nord), syndicats et direction ne font pas la même lecture d'une note de service envoyée le 22 juillet par le directeur au personnel de l'établissement, et révélée dimanche par Le Parisien.
 
La maison d'arrêt de Douai est un site pilote : son quartier "arrivants" a bénéficié d'un label de "qualité".

Dans ce courrier, le responsable annonce que les dépenses ne peuvent désormais plus être engagées sans autorisation de la Direction interrégionale des services pénitentiaires (DISP) de Lille et que des économies doivent être faites "sur tous les postes". Il demande également au personnel de "faire la chasse aux gaspillages" notamment en veillant "à ce que les plaques chauffantes, les lumières soient éteintes" ou en vérifiant "que le robinet est bien fermé" dans les cellules. Dans les locaux utilisés par le personnel pénitentiaire, il demande de n'"utiliser un chauffage électrique qu'en cas de nécessité".
Lire le point de vue de Thibault Gajdos, directeur de recherche au CNRS : "Le vrai coût de la prison"
 
"ÉCONOMIES DE BOUTS DE FICELLE"
 
"On nous demande de faire des économies de bouts de ficelle, comme si on était une petite entreprise face à la crise", réagit Thomas Vaugrand, secrétaire local UFAP-Justice, joint par Le Monde.fr. Le représentant syndical parle d'économies "un peu ridicules" faites au détriment "de la sécurité", dans la mesure où ces demandes entraînent des lourdeurs dans le fonctionnement de la maison d'arrêt.
 
"On se demande comment on va terminer 2013 et comment va se dérouler 2014", s'interroge-t-il, soulignant qu'il manque actuellement 6 personnes sur les 150 que compte normalement l'effectif de l'établissement. Selon les syndicats, la maison d'arrêt accueille actuellement 650 détenus pour 380 places.
 
"SURCHAUFFE BUDGÉTAIRE"
 
Alain Jégo, directeur interrégional des services pénitentiaires de Lille, estime pour sa part que la procédure engagée à Douai est "courante", dans la mesure où "trois ou quatre établissements" de ses services la connaissent chaque année. "A Douai, on était dans une situation de surchauffe en juin, il y a donc eu alerte auprès du chef d'établissement, explique-t-il. Mais il est inexact de parler de 'faillite' ou de 'mise sous tutelle budgétaire'". "Les factures seront payées", assure-t-il.
 
Quant aux demandes d'économies sur les consommations de gaz ou d'électricité adressées au personnel, pour le directeur interrégional, il s'agit de mesures "logiques et de bon sens". Il ajoute : "J'espère que les autres établissements font de même."
 

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