Un directeur de prison jugé après un meurtre en cellule

L'ancien directeur de la prison de Nancy, aujourd'hui fermée et détruite, est accusé d'"homicide involontaire". Il aurait sous-estimé la dangerosité d'un détenu, pourtant connu pour sa violence.

L'homme dirigeait la maison d'arrêt de Nancy à l'époque du meurtre, en 2004

 

Un directeur de prison sera jugé vendredi pour sa responsabilité dans le meurtre d'un détenu, tué par son compagnon de cellule.

Actuellement directeur de la maison d'arrêt de Fresnes, dans le Val-de-Marne, Stéphane Scotto encourt cinq ans d'emprisonnement pour "homicide involontaire". À l'époque des faits, en 2004, il dirigeait la maison d'arrêt de Nancy où a eu lieu le meurtre.

Étranglé à mains nues

Le drame remonte au 24 août 2004. Ce jour-là, Johnny Agasucci, 25 ans, en détention provisoire à Nancy dans l'attente de son procès pour trafic de stupéfiants, est violemment agressé par l'un de ses deux compagnons de cellule, qui purge alors une peine pour des actes de torture et de barbarie.

Sébastien Simonet l'a étranglé à mains nues, puis lui a donné "des coups de pieds dans les parties génitales et le ventre, ainsi que des coups de coude dans le dos", selon les constatations des enquêteurs.

La dangerosité du co-détenu sous-estimée

Il est reproché à l'ancien chef d'établissement de ne pas avoir cherché à placer en cellule individuelle un détenu connu pour sa dangerosité, afin de prévenir tout risque de violence. "Il a mis dans la même cellule un détenu très jeune, très fragile, et un psychopathe patenté!", résume Me Xavier Iochum, l'avocat des parties civiles.

Pour la défense en revanche, "la tâche était très rude à l'époque, dans cette maison d'arrêt, aujourd'hui fermée et démolie, qui était particulièrement rustre".

Pour le meurtre de son co-détenu, Sébastien Simonnet a été condamné en appel, en décembre 2009, à 27 ans de réclusion criminelle.

RTL