vendredi 12 septembre 2014

Quiévrechain - les surveillants ne jouent pas au yo-yo avec leur sécurité

Ceux qui ne travaillaient pas ce jeudi matin manifestaient pour dénoncer la sécurité élastique qui permet aujourd’hui aux jeunes détenus de faire rentrer ce que bon leur semble au sein de l’EPM, Établissement pénitentaire pour mineurs de Quiévrechain.

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Tout autour du mur d’enceinte, les yo-yo, ou ce qu’il en reste, jonchent le sol. Les détenus les fabriquent avec ce qu’ils ont sous la main, des draps, des couvertures qu’ils déchirent, nouent et lestent la plupart du temps de bouteilles d’eau. Technique éprouvée : le soir venu, ils les balancent par-dessus le toit depuis la fenêtre de leur cellule, pour des « complices » qui attendent de l’autre côté.

De cette pêche miraculeuse, remonte de tout : de l’alcool, des portables, de la drogue, de la nourriture, des tournevis. Les surveillants ont même retrouvé une lame de couteau il y a quinze jours. Et plus récemment une lampe torche paralysante, de marque Taser (notre édition de mardi). Ils dénoncent un manège incessant, contre lequel ils s’estiment impuissants à lutter.

« Il ne faut pas trente secondes pour livrer quelque chose. » Et surtout rien ni personne pour contrarier ces échanges interdits, les agents de service la nuit restant cantonnés à l’intérieur de l’EPM.
À l’appel de l’intersyndicale (FO, UFAP, CGT, CFDT, SPS), ceux qui ne travaillaient pas ce jeudi matin (les personnels pénitentiaires n’ont pas le droit de grève) ont fait brûler des palettes toute la matinée pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme de l’inertie de la part de leur administration. Peu de temps après sa nomination, en août 2013, la DAP (directrice de l’administration pénitentiaire), Isabelle Gorce, s’était rendue à Quiévrechain avec des promesses. « Nous sommes en septembre 2014, et nous n’avons toujours rien vu venir », s’indignent les représentants syndicaux. Pour optimiser la sécurité, il faudrait des épinoches (1) sur le toit, des caillebotis aux fenêtres des cellules, et surtout remplacer les moyens de communication des surveillants, des talkies-walkies défectueux pour la plupart. « La moitié d’entre eux ont des problèmes de batterie, d’émission, de réception ou d’alarme. On exige leur renouvellement à neuf. »
               
1.- Sortes de lames coupantes qui permettraient de cisailler les yo-yo.
La Voix du Nord

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