mercredi 17 septembre 2014

Vannes - Accusé d'avoir étranglé son codétenu

Incarcéré à la prison de Vannes, un homme est accusé d'avoir étranglé son codétenu, âgé de 26 ans, le 21 avril 2010.
 
Hier, les experts ont confirmé le décès par strangulation. Le verdict sera rendu ce soir.
 
 Eugène Dubois, sans domicile fixe, avait été découvert inanimé à 23 h 30, dans son lit, alors que l'accusé dormait. Il ne sera pas réanimé. Après avoir pensé à un suicide par intoxication médicamenteuse, la victime ayant fait part d'une envie de mettre fin à ses jours qui avait nécessité une surveillance particulière dans la soirée, l'enquête avait évolué vers un homicide volontaire, devant les traces de strangulation et l'absence de toxicité dans son sang.
L'accusé, Mickaël Tosten, qui présente des pathologies dorsales qui l'empêchaient, à l'époque, de dormir, a-t-il pu étrangler son codétenu, même s'il évoque de « bonnes relations » entre eux, parce que ce dernier ronflait trop fort, comme il avait pu s'en plaindre plusieurs fois ? Ou n'a-t-il simplement pas supporté la présence d'un compagnon de cellule qui allait mal ?
« Il avait du mal à supporter un autre détenu », a d'ailleurs témoigné un surveillant.
 
L'accusé peu disert La cour s'est d'abord penchée sur la personnalité des deux hommes. Celle de l'accusé, 42 ans aujourd'hui, qui tout au long de l'audience est resté calme, peu disert. Pas fait pour l'école, il la quitte à 14 ans et finira maçon en 2008, date de son dernier emploi. Sa mère explique qu'elle n'a « jamais eu de problème » avec lui, et qu'il est « très serviable ».
L'enquête de personnalité nuance le propos, montrant un homme d'une « humeur parfois instable ». Condamné plusieurs fois, il purgeait en 2010 une peine d'un an de prison pour avoir menacé son ex-compagne.
 La victime, née dans le Nord, est un homme abîmé. Un père décédé alors qu'il était enfant, puis un climat de violences, celles d'un beau-père alcoolique, ayant entraîné la mère dépressive dans la boisson, celles d'un cousin qui l'a violé, comme sa soeur. Suivent des fugues, et une litanie d'alcool, de drogue, d'errance, jusqu'à la prison de Vannes. Condamné pour un vol de denrées, il y était entré à la mi-mars.
Décès par asphyxie Les légistes l'ont redit hier : « le décès a été provoqué par une asphyxie, qui a une cause mécanique. Il n'a pas survécu à ces lésions ». Pour l'expert psychiatre, « l'accusé ne présente pas de troubles psychiques. Il est accessible à une sanction ».
 
Reste une question du président : « le mélange de fatigue, de médicaments, de cannabis, qu'ils avaient fumé tous les deux un peu plus tôt, a-t-il pu lui faire perdre le contrôle, et peut-être ne plus s'en souvenir ? ». « On ne peut pas l'exclure », a répondu le psychiatre, qui avait avoué un peu plus tôt avoir eu « les bras qui lui en sont tombés » en apprenant le renvoi de l'accusé devant les assises. Les débats reprendront, ce matin, avec l'audition de l'accusé.
Le Télégramme

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