vendredi 1 avril 2016

A la prison de Sequedin, la viande se livre très fraîche et à la volée

Le 14 avril 2014, un véhicule s’arrête sur la bande d’arrêt d’urgence de la voie express longeant la maison d’arrêt.


Souvent, des personnes tentent d’envoyer aux détenus des colis. Ce qui explique que les gardiens inspectent méticuleusement le terrain. ph Philippe Pauchet

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Des individus en sortent, lestés de sacs en plastique. La livraison de viande, et de cannabis, peut commencer...
  

Aboubakr H. comparait seul. Ses complices ont déjà subi l’épreuve du prétoire. De quoi s’agit-il ? D’un nouvel -et énième- « parachutage » de colis par delà les grillages de la maison d’arrêt de Sequedin.

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En évoquant les faits, le président Mikaël Simoëns ne le cache pas : il en a marre de ces dossiers. Un peu comme le capitaine Haddock aux prises avec son très tenace morceau de sparadrap. « Ce problème est si courant que la police connaît les lieux et les horaires des livreurs, rappelle Mikaël Simoëns. En général, il lui suffit de se poser et d’attendre. »

Effectivement, le 14 avril 2014, un véhicule s’arrête sur la bande d’arrêt d’urgence de la voie express longeant la maison d’arrêt. Des individus en sortent, lestés de sacs en plastique. L’aller et retour pour les fortifications est très rapide. Quand ils remontent dans la voiture, les sachets ne sont plus visibles.

Filature. L’équipage est interpelle sur le Rond-Point des Postes, à Lille. Les paquets, eux, seront récupérés à l’intérieur de la prison. Contenu : cannabis et viande hachée.

Un peu hagard face à ses juges, Aboubakr adopte une stratégie étrange. « Un ami m’avait dit qu’il devait livrer de la viande à Sequedin, assure le chauffeur. Et que son scooter était en panne. » « Vous deviez donc le déposer face à l’entrée officielle de la maison d’arrêt, le reprend Simoëns. Parce que vous auriez pu refuser de vous mettre sur la bande d’arrêt d’urgence. » « Oui, ben, euh », ré-embraye le prévenu, défendu par Virginie Stienne-Duwez.

La confidence d’un co-prévenu vaut également son pesant d’or. « D’après lui, le boucher a parfaitement compris la destination de sa viande, décrit le président Simoëns. Il l’a hachée devant vous, avant d’emballer chaque petite boulette dans du cellophane. Le tout après avoir échangé un regard entendu avec votre complice. »

Et un steak pour la prison de Sequedin, un. Préparé à la demande et à la minute. Sanction pour le livreur : six mois de prison avec sursis.

La Voix du Nord

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