Tarascon - L’évadé n’est "quand même pas tout à fait Mesrine"

Incarcéré depuis 2011 à Tarascon, un détenu a profité d’une permission de sortie pour retourner au trafic qui l’avait conduit en prison. Le tribunal de Toulon l’a condamné à quatre ans de plus.

Pas vraiment l’ennemi public numéro un. "Vous n’avez quand même pas Jacques Mesrine devant vous", a très vite lancé l’avocate de Walid K. pour défendre son client, présenté lundi devant le tribunal correctionnel de Toulon.

Évadé de la prison de Tarascon, le jeune homme de 23 ans, n’est, il faut bien l’admettre, pas franchement le roi de la belle.

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D’abord parce que son évasion du centre de détention de Tarascon, début mars, consistait en une permission de sortie, mais aussi parce que sa cavale n’aura finalement duré que dix jours.

"J’étais menacé en prison"

Autorisé à sortir 48 heures, le 4 mars dernier, Walid K. n’est donc pas retourné au centre pénitentiaire le 6 mars, comme sa permission le prévoyait.

Dix jours plus tard, il était interpellé dans le hall du bâtiment F1 du HLM La Brossette à Toulon, en possession de 289 grammes de résine de cannabis, 318 grammes d’herbe, 760 euros et d’un livre de comptes.

"Je l’ai fait une journée pour un ‘‘salaire’’ de 100 euros. Je n’avais pas le choix. J’étais menacé en prison, car j’étais le seul Toulonnais à Tarascon et là-bas, ils n’aiment pas les Toulonnais", expliquera Walid K. pour se défendre, en précisant qu’il était victime du racket de codétenus.

"On a toujours le choix", lui répondra la présidente du tribunal correctionnel, Claire Diwo.

Un choix sans doute limité pour ce jeune homme d’un niveau scolaire de troisième et dont le curriculum vitae se résume à sept mentions au casier judiciaire, quasiment exclusivement liées au trafic de haschisch.

Un profil très éloigné de celui de Jacques Mesrine que l’on surnommait "l’homme aux mille visages".
D’ailleurs ici, la délinquance revêt presque toujours le même visage. Celui d’un trafic de cannabis qui, ce lundi encore, a monopolisé 40% du temps du tribunal correctionnel et a envoyé deux jeunes hommes de 23 et 19 ans en prison.

Dans le cas de Walid K. pour quatre ans et dix-huit mois dans une autre affaire.

Var Matin