jeudi 5 juillet 2018

Vers une généralisation des brouilleurs de portables et de drones en prison

Alors que la polémique enfle autour de l'évasion de Redoine Faïd, la ministre de la Justice Nicole Belloubet promet de nouvelles mesures pour améliorer la sécurité des établissements pénitentiaires.

Vers une généralisation des brouilleurs de portables et de drones en prison

Sous le feu des critiques, Nicole Belloubet contre-attaque.



Interrogée sur l'évasion du braqueur multirécidiviste Redoine Faïd dans la matinale de RTL ce mercredi, la Garde des Sceaux a annoncé le développement des brouilleurs de portables et de drones en prison. Une parade face au retard technologique dénoncé par les syndicats de surveillants pénitentiaires.

Liens commerciaux:


Dimanche, l'évasion du braqueur multirécidiviste a été filmée par portable puis diffusée sur internet par un détenu. Alors que les portables sont interdits en prison, l'administration semble avoir du mal à empêcher les prisonniers d'en posséder un. «Notre ministère a installé un nouveau marché qui va permettre un brouillage total dans les établissements à partir du mois d'octobre pour éviter les communications de cette nature-là», a annoncé la ministre de la Justice.

L'évasion de Redoine Faïd filmée de l'intérieur de la prison

Un détenu a filmé l'évasion de Redoine Faïd de l'intérieur de la prison de Réau. Sur ces images, on entend tourner les pales de l'hélicoptère utilisé, puis on l'aperçoit alors qu'il s'éloigne dans les airs.

Le brouillage de téléphone n'est pas une nouveauté puisque Jean-Jacques Urvoas proposait déjà de le généraliser en 2016. Cette année-là, 33.521 avaient été saisis, un chiffre qui ne cesse d'augmenter.

Depuis, selon le ministère de la Justice, trois sociétés ont remporté le marché, via une technologie évolutive qui répondra à la fois au brouillage de la 3G mais aussi, à terme, de la 5G et du wifi.

Les brouilleurs vont être progressivement installés dans les 187 établissements à partir de cet automne, confirme au Figaro l'entourage de la ministre, avant d'ajouter que la priorité sera donnée «aux établissements ayant vocation à accueillir les détenus les plus dangereux.» Un investissement sur six ans est prévu, pour un montant total de 14 millions d'euros.

Une quinzaine de survols de drone de prison en 2017

La fugue spectaculaire de Redoine Faïd a également mis en lumière la problématique des survols illégaux de drone au-dessus des prisons.

Sous-estimé jusqu'à présent, le ministère précise au Figaro qu'une quinzaine de cas ont été identifiés en 2016 et 2017. «Un nombre bien en deçà des remontées des collègues.

Tout n'est pas comptabilisé», assure au téléphone Jérôme Massip, représentant du Syndicat pénitentiaire des Surveillants (SPS), citant également le transfert de marchandises par drone.

Sur RTL, Nicole Belloubet a déclaré qu'elle venait «de passer un marché pour empêcher le survol de drone» car c'est «un phénomène qu'il faut à tout prix éviter.»

Au ministère, on précise avoir «expérimenté [différentes techniques] en 2017, sur plusieurs établissements pénitentiaires de région parisienne.» L'administration aurait validé des dispositifs ayant «démontré leur efficacité», sans en préciser la nature.

Cette technologie s'accompagne d'une étroite coopération avec les services de police et de gendarmerie pour arrêter les pilotes de ces drones, qui risquent jusqu'à un an d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.

Côté syndical, on reste sceptique: «C'est comme les portiques à ondes millimétriques», compare Jérôme Massip. «C'était une promesse lorsque Christiane Taubira était Garde des Sceaux, Finalement très peu ont été installés, peut-être trois. Donc ces promesses d'investissement, je m'en méfie.»

Le Figaro







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...