samedi 22 septembre 2018

En prison à Liancourt, il harcelait son ex-femme

Nicolas Godeberge-Burghelle a écopé de 10 mois de prison supplémentaires pour une série de menaces de mort et d’appels malveillants.

En prison à Liancourt, il harcelait son ex-femme

«  Par moments, on sent que vous êtes quelqu’un de raisonné même si, parfois, on voit transparaître les réflexes de votre comportement violent d’avant. Vous êtes très ambivalent  », fait remarquer le juge Malenfant, intrigué.



Sur ce point, tout le monde s’accorde : Nicolas Godeberge-Burghelle possède une personnalité complexe.

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Le prisonnier, qui purge une peine de 25 ans dans la prison de Liancourt depuis 2003 pour assassinat, comparaissait ce jeudi 20 septembre devant le tribunal correctionnel de Beauvais pour menaces de mort et appels téléphoniques malveillants à son ancienne compagne.

«  Au rayon de la complexité, monsieur est un maître. On est saisi par cette ambivalence avec une épée à deux tranchants : celui raisonnable et celui de l’homme révolté  », abonde le procureur de la République Luc Pelerin.

Par SMS, il met sa tête à prix

Révolté par sa vie gâchée en prison, par exemple. Une vie qu’il s’efforce de construire entre les quatre murs de sa cellule grâce à sa femme, agent pénitentiaire, qu’il a rencontrée en détention et avec laquelle il a eu une petite fille âgée aujourd’hui de 6 ans.

Alors, quand celle-ci demande le divorce l’été dernier, son monde s’écroule. La maison qu’il faisait construire en dehors, sa vie de famille. Alors que la date de la fin de sa période de sûreté approche et où il peut commencer à réfléchir à un aménagement de peine. Le détenu harcèle sa désormais ex-compagne au téléphone : par SMS, il lui dit qu’il a mis sa tête à prix, qu’un de ses amis va venir la tuer à l’extérieur. L’avocate de la victime, Me Christelle Vast, raconte : «  J’ai une jeune maman avec une enfant de 6 ans qui vit dans la terreur permanente. Elle se cache encore. Monsieur a beau plaider la non-violence au sein de la prison, elle le croit quand il la menace !  »

L’avocat de Nicolas Godeberge-Burghelle, Me Pierre-François Veil, demande au juge d’être indulgent. «  Personne n’aime s’entendre dire que son conjoint le quitte. C’est insurmontable pour lui et par conséquent, cette éruption de chagrin, de douleur, le submerge. Il commet donc un certain nombre d’actes en pleine conscience. La partie raisonnée est submergée par l’affect.  »

« Essayez de lui montrer qu’il peut continuer à faire des efforts »

À l’image des appels de menace qu’il va passer dans la cabine téléphonique de la prison en sachant très bien que les conversations sont enregistrées. «  Sa fin de peine arrive en 2024, c’est encore très loin. Essayez de lui montrer, monsieur le juge, que votre tribunal lui accorde encore un petit peu de confiance et qu’il peut continuer à faire des efforts. Vous rentrerez bien sûr en voie de condamnation mais montrez-lui qu’il y a encore une porte et un chemin.  »

Les derniers mots du détenu iront d’ailleurs dans le même sens. D’un geste, il montre que son parcours en prison n’a fait que l’améliorer, le rendre meilleur. «  De vous, Monsieur le juge, dépendra la suite de ma peine.  »

À cela, le juge Malenfant répond : «  Je vous rappelle que la peine ne dépend pas de nous monsieur mais de vous, de votre comportement.  »

Le détenu a été condamné à 10 mois de prison supplémentaires. Il devra indemniser son ex-compagne à hauteur de 2000 euros.

Courrier Picard 


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