mercredi 19 septembre 2018

Le détenu promet de « manger » les agents pénitentiaires

Correctionnelle. Poursuivi pour avoir violenté, menacé de mort et outragé des agents pénitentiaires à la prison de Caen en 2016 et 2017, l’homme qui purge une peine criminelle au Havre se veut repentant.

Le détenu promet de « manger » les agents pénitentiaires

Dans le box, A.K. semble serein. Et il le restera tout au long de l’audience. À en étonner le procureur. 

Cette attitude détonne avec les deux séries de faits que le parquet du Havre lui reproche devant le tribunal correctionnel.

Le 22 mars 2016, alors qu’il est entendu par une surveillante pour avoir inondé des cellules du centre pénitentiaire de Caen avec le contenu des toilettes, l’homme en détention provisoire explose. « J’ai des relations à l’extérieur. Si je veux, elles pourraient te faire du mal. Je peux te crever à l’extérieur. Je connais des gens qui pourraient le faire. » 

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Et il enchaîne en outrageant copieusement le même agent. « Je reconnais totalement. Je plaide coupable », promet le détenu de 30 ans, auxiliaire de vie de profession. 

La magistrate lui fait remarquer la « force » des termes qu’il a employés. Elle s’interroge. « La détention m’énervait. Au début, c’était pas simple pour moi. J’ai tenu des propos désobligeants, mais je n’allais pas les mettre en action », assure posément l’homme qui purge quinze ans de réclusion criminelle depuis juin dernier pour le viol, en 2014, d’une femme lourdement handicapée. La présidente tique : « Ce n’est pas désobligeant, mais menaçant ! »

« Je ne suis pas cannibale »

Près d’un an plus tard, rebelote. Le 14 mars 2017, un surveillant pénitentiaire fouille la cellule du détenu alors que ce dernier tente de dissimuler un téléphone entre ses fesses. 

« Vous avez refusé d’obtempérer, vous vous êtes débattu et vous lui avez donné deux coups de poing au visage. Il a fallu l’intervention d’autres agents », rappelle la magistrate. 

C’est au cours de la fouille intégrale, quelques instants plus tard, qu’il a menacé de mort les fonctionnaires : « Je vais vous tuer, je vais vous lamer, je vais vous manger ». 

La présidente s’interrompt tandis que le détenu esquisse un sourire dans le box : « Ça vous fait sourire ? » 

A. K. nuance, amusé : « Non, mais je ne suis pas cannibale ». Le prévenu assure que « ça remonte » et qu’il ne se « souvient plus ». « Mais je reconnais les faits. (...) J’ai eu un comportement inapproprié. J’ai beaucoup évolué. Maintenant, je suis irréprochable, il n’y a plus aucun incident », depuis son transfert au centre pénitentiaire de Saint-Aubin-Routot. 

Alors que l’avocate des cinq parties civiles voit de la « désinvolture » chez le trentenaire, ce n’est pas le cas du magistrat du parquet. « Il a une attitude déroutante. Il sourit à l’énoncé des faits, mais il semble faire amende honorable, nuance le procureur. Il reconnaît, c’est un revirement positif. » 

Avant que les juges ne prononcent les huit mois de prison ferme requis, le prévenu se défend sans avocat en expliquant que son sourire était « nerveux » : « Je ne manque pas de respect à la cour (sic). Je m’en excuse. J’assume (...), je suis désolé, ça ne se reproduira plus ».




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