jeudi 27 septembre 2018

Une rature sur l’ordonnance du surveillant pénitentiaire... sans auteur

Le médecin a été auditionné par les enquêteurs. Il est bien l’auteur du certificat, mais pas de la rature. Sinon, il aurait contresigné dans la marge. 

Une rature sur l’ordonnance du surveillant pénitentiaire... sans auteur

Le prévenu, destinataire de l’arrêt de travail, conteste également avoir pris le stylo. Mais, de toute façon, le président de la correctionnelle du Havre entend régler un premier point avant l’entame des débats.



L’homme de 35 ans a estimé bon de se présenter à la barre en tenue de sport : tee-shirt, short, baskets. « C’est une tenue insuffisante », voire « peu aimable », sermonne le président. « C’est tout à fait regrettable, ajoute-t-il. Vous imaginez un magistrat dans cette tenue ? Vous n’apprécieriez certainement pas. » Malgré tout, le dossier n’est pas renvoyé.

« Mon client était fliqué à l’époque »

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L’agent du centre pénitentiaire de Saint-Aubin-Routot a reçu un arrêt de travail de la part d’un médecin voisin. Il était initialement imprimé une durée allant du 12 au 14 avril 2016. Seulement, une rature a changé le 14 en 17.

Le directeur de la prison s’en est étonné. Le médecin n’a pas souhaité déposer plainte. Et le prévenu ne voit « pas quel intérêt » il aurait eu à modifier le document. Pour meilleur argument, il évoque des jours qui lui restaient sur son « compte épargne-temps ». Le président l’entend, « mais vous auriez pu vouloir l’économiser ».

Le trentenaire tente d’étayer ses dénégations. Il estime que son directeur s’est inquiété de cette rature uniquement à la suite de « pressions de l’administration » sur lui. En raison d’un autre conflit bien plus important. « Mon client était fliqué à l’époque, formule l’avocate en défense. Il n’avait pas le droit à la moindre erreur. Il le savait. » Pourtant, le médecin est certain de ne pas être l’auteur de l’ajout. « Quel aurait été l’intérêt de ce médecin de modifier à la main ? Il aurait suffi qu’il imprime un autre certificat avec son ordinateur. Ça lui aurait pris trente secondes », relève la procureure.

« C’est parole contre parole »

Si l’accusation évoque cette demi-minute, la défense se penche sur les « trois à quatre semaines » qui se sont écoulées entre la modification du certificat et l’audition du médecin. « Il a dû voir 300 patients entre-temps, calcule l’avocate. Il a peut-être pu se mélanger les pinceaux dans ses souvenirs. C’est parole contre parole. » Et cela conduit les juges au doute.

Le fonctionnaire est relaxé. La procureure avait requis quatre mois de prison avec sursis...

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