samedi 23 février 2019

Des chiens à la maison d'arrêt pour évacuer le stress carcéral

Ils ne sont que deux, pas bien grands, mais suffisent à « réconforter » certaines femmes détenues et « déminer bien des tensions ». 

Des chiens à la maison d'arrêt pour évacuer le stress carcéral

Pour la troisième année consécutive, la maison d’arrêt de Nantes accueille des chiens, une fois par semaine, lors de séances de médiation animale. Animé par l’association Cœur d’Artichien, le programme est, pour l’instant, proposé uniquement aux détenues volontaires.



Pendant plus d’une heure, ces femmes condamnées ou en attente de jugement peuvent interagir avec Betty, berger australien au caractère « doux et protecteur », et Gandhi, le petit shetland facétieux. « On joue avec eux, on leur fait des câlins. Ils viennent vers nous facilement. Ils apportent de la chaleur et de la gaieté. Comme s’ils savaient que j’en avais besoin », raconte Nathalie, 44 ans, incarcérée depuis janvier 2018.

« Elles parviennent à briser leur carapace »

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Aurélie Vinceneux, la psychologue animatrice, convie le groupe de sept-huit femmes à écouter des récits, discuter, effectuer des petits jeux sur des thèmes tels que les émotions, l’estime de soi, le rapport au corps, l’éloignement des familles… Pendant ce temps-là, les chiens « formés à garder leur calme quel que soit l’environnement » déambulent librement, d’une caresse à l’autre.

« Avant de venir, certaines personnes n’avaient que la colère comme mode d’expression, raconte Aurélie Vinceneux. Petit à petit, je constate qu’elles parviennent à briser leur carapace. Les chiens leur apportent tout un tas de choses imperceptibles, notamment l’apaisement. » « Celles qui reviennent sont celles qui en ont le plus besoin. On a beaucoup d’activités à la maison d’arrêt. Si elles n’en ressentaient pas le bienfait, elles feraient autre chose », complète Eric Baudouin, officier pénitentiaire.

« Les chiens, eux, n'ont aucun préjugé »

A l’origine, la médiation animale avait été suggérée par une détenue après un pic de suicides et tentatives de suicide à la maison d’arrêt de Nantes. « Depuis, il n'y a pas eu de passage à l'acte, se réjouit Eric Baudouin. Mais on mesure aussi des effets positifs sur l’agressivité, l’admission au sein du groupe, la diminution du stress, la confiance en soi. » L’expérience a donc été reconduite. Elle est aujourd’hui financée par la fondation Affinity, laquelle soutient, entre autres, trois interventions similaires en France...

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