jeudi 7 mars 2019

Attaque de Condé-sur-Sarthe : Michaël Chiolo auditionné ce jeudi ?

Après l'attaque terroriste de surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe, le détenu radicalisé Michaël Chiolo a été hospitalisé sous haute surveillance. 

Attaque de Condé-sur-Sarthe : Michaël Chiolo auditionné ce jeudi ?

Il pourrait être entendu par les enquêteurs dès ce jeudi. L'agression, qui a mis au jour des failles dans la prison, a déclenché la colère des surveillants dans toute la France.



Plusieurs établissements, dont celui de Condé-sur-Sarthe, ont connu a nouveau des blocages ce jeudi. Suivez les dernières informations.

Que va dire Michaël Chiolo aux enquêteurs ? Le détenu radicalisé qui a attaqué mardi matin deux surveillants de prison avec sa compagne à l'aide de couteaux en céramique au centre pénitentiaire de Condé-Sur-Sarthe (Orne), pourrait être entendu dès ce jeudi.

Avait-il prémédité son geste ? A-t-il d'autres complices ? Les questions restent nombreuses après cette double tentative d'assassinat à caractère terroriste au cours de laquelle deux surveillants ont failli perdre la vie. Voici les dernières informations sur cette enquête.

Le déroulé de l'attaque et de l'assaut du Raid

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Vers 9h45, Michael Chiolo et sa compagne Hanane Aboulhana, 34 ans, se trouvent dans l'unité de vie familiale. La jeune femme simule un malaise pour faire venir les gardiens.

Selon les premiers éléments, c'est elle qui a fait entrer les deux couteaux en céramique dans l'établissement.

Dès leur entrée dans l'UVF, les deux gardiens sont attaqués.  Âgés d'une trentaine d'années, ils sont grièvement blessés au visage et au thorax. D'après un agent, l'un des surveillants, blessé au thorax, "est sorti du bloc opératoire et est maintenant en convalescence, sous le choc à la fois de l'opération et de l'agression sauvage".

Le deuxième "est assez gravement blessé au visage et psychologiquement très perturbé". Selon nos informations, le premier a dû être opéré de nouveau ce mercredi tandis que le second se remet lentement. Leurs jours ne sont pas en danger.

Après l'attaque, Michaël Chiolo s'est retranché - toujours avec Hanane Aboulhana, cette dernière indiquant même qu'elle porte une ceinture d'explosifs. Celle-ci s'avèrera finalement factice.

Ce n'est qu'en fin de journée que le contact direct a pu être établi avec l'assaillant par le Raid, car il y avait "des opérations à conduire avant d’entrer directement en contact" avec l'assaillant, a précisé Nicole Belloubet. Un autre détenu était en effet présent dans l'UVF et a dû être exfiltré avant l'intervention du Raid.

À 18h45, plusieurs détonations ont été entendues dans la prison au moment de l'assaut du Raid. Deux hélicoptères de l'armée de terre étaient également posés à quelques dizaines de mètres de la prison, ainsi qu'un hélicoptère du Samu.

Vers 19h40, le ministre de l'Intérieur a annoncé l'interpellation du détenu ainsi que sa compagne. La femme a succombé dans la soirée à ses blessures. Michaël Chiolo a été légèrement blessé dans l'assaut. Tous deux étaient munis d'armes blanches, selon une source proche de l'enquête. Le Raid suspectait la présence d'explosif après que les deux retranchés avaient évoqué la présence d'une ceinture piégée. Celle-ci s'avérera finalement factice. Selon nos informations, c'est la compagne du détenu qui portait cette ceinture factice.

L'enquête : un profil radicalisé et des motivations terroristes

Une enquête de flagrance a été ouverte pour "tentative d'assassinat sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs en vue de préparer des crimes d'atteintes aux personnes", a indiqué le procureur de Paris Rémy Heitz.

Celui-ci a précisé que le détenu voulait "venger Cherif Chekatt" (l'auteur de l'attentat de Strasbourg) et que "les personnes ont signifié leur refus de se rendre, criant 'Allah Akbar' à plusieurs reprises", notamment au moment de se jeter sur les surveillants. Dans l'après-midi, la ministre de la Justice avait déjà affirmé que "le caractère terroriste de cette attaque ne fait aucun doute".

Michaël Chiolo, 27 ans, était pourtant un détenu de droit commun. Il a été condamné à 30 ans de prison en juillet 2014 pour avoir séquestré, torturé et tué, avec deux complices, un octogénaire, ancien cheminot rescapé des camps nazis, dans le but de le voler. Converti à l'islam depuis 2010, il a été condamné en novembre 2015 à un an de prison pour apologie d'actes terroristes après avoir demandé à ses codétenus de "rejouer" l'attaque du Bataclan dans la cour de la maison d'arrêt de Mulhouse.

Connu pour sa radicalisation, surveillé par le renseignement pénitentiaire récemment mis en place, Michaël Chiolo est inscrit au fichier pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), qui compte 20.000 personnes. Selon nos informations, il a été incarcéré en même temps que Cherif Chekatt à la prison d'Épinal, pendant quelques mois entre 2014 et 2015, mais les deux n'ont pas été codétenus.

Le détenu avait déjà proféré des menaces à Besançon, pendant sa détention à la maison d'arrêt. En 2016, il annonçait qu'il voulait égorger un surveillant, d'après un témoignage recueilli par France Bleu Besançon.

La famille de la compagne de Michaël Chiolo a été entendue dans la nuit de mardi à mercredi par l'antenne de Mulhouse de la police judiciaire sans qu'aucune charge ne soit retenue contre aucun de ses membres, selon une source proche de l'enquête cité par l'AFP. Le domicile des parents de la jeune femme, tuée lors de l'assaut du Raid, a également été perquisitionné.

Des "défaillances" dans la fouille des visiteurs

"Il y a une série de questions qui vont devoir être traitées", a indiqué Nicole Belloubet. Notamment la question principale : comment Hanane Aboulhana a-t-elle pu introduire 2 couteaux en céramique dans l'établissement ?   "Lorsqu'une personne rend visite à un détenu, il passe sous un portique. Il n'y a de fouille que si le portique sonne", a précisé Nicole Belloubet qui a demandé une inspection générale de la justice. Le Premier ministre Edouard Philippe a estimé mercredi soir qu'il y avait probablement eu "une défaillance dans la fouille des visiteurs".

Colère dans les prisons

Plusieurs établissement pénitentiaires ont été bloqués mercredi en réaction à cette attaque terroriste...

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